Ce n'est pas rendre service à la famille de Djamel Bensmaïn que de boucler cet horrible crime si vite, ordonné de l'étranger, selon le Procureur, et d'en rendre responsables le MAK avec mandat d'arrêt international contre Ferhat Mehenni et demande d'extradition. Même si le secret de l'instruction impose de ne rien dévoiler des éléments d'une enquête en cours, l'accusation formulée par le HCS, qui réunit les plus hautes autorités de l'Etat, puis celle de la justice sont encore soutenues sans preuves ou début d'indice, tout individu étant présumé innocent jusqu'à la preuve de sa culpabilité. Le plus grave est que de toute façon, peu de gens croient encore aux enquêtes officielles ; discrédité depuis longtemps, le régime aura lui-même créé ce trou noir et ce manque de confiance en sa sincérité, ayant instrumentalisé de si nombreuses fois la justice. Rien n'est probablement plus triste que d'être obligé de défendre Mehenni, ce barde asymptotique qui déteste l'Algérie au plus haut point et fait preuve d'une mauvaise foi à toute épreuve, mais il est question de justice et non de spectacle, d'équité et non de fournir un accusé prêt à l'emploi. D'ailleurs, l'appel à la constitution en Kabylie d'un «corps de contrainte», qui ne signifie rien de moins que la mise en place d'une milice armée, est un délit puni par la loi, et l'Algérie n'a pas pour autant demandé d'extradition à l'époque, alors qu'il n'y avait pas de preuves à fournir, puisque c'est le chef du Mak qui avait fait cette déclaration de guerre. Sauf que les analystes expliquent qu'en ce temps, le régime avait besoin du MAK comme épouvantail et qu'aujourd'hui il n'en a plus besoin. Pourquoi ? Là on entre dans le champ piégé de l'analyse de l'analyse, où chacun à une langue et un stylo. Un proverbe africain explique que «l'épée appartient à celui qui la tient», autrement dit, les coupables du meurtre de Djamel sont dans la vidéo, et les commanditaires s'ils existent sont à chercher sérieusement sur la base de preuves sérieuses. Advertisements