Les arènes d'Oran, situées au quartier Eckmühl, – communément appelé Torro -, commencent à renaître de leurs cendres du fait qu'elles attirent, ces derniers temps, des essaims de visiteurs venus les découvrir de fond en comble en bénéficiant, pour la modique somme de 30 DA, de visites guidées très instructives assurées par deux spécialistes, l'une arabophone et l'autre francophone. Erigées d'abord en 1890, en bois, ces arènes ont été ravagées par un incendie avant que des travaux de reconstruction, cette fois-ci en dur, furent lancées en 1906 pour que l'édifice soit réceptionné quatre années plus tard. De forme circulaire, ces arènes ont été aménagées grâce à un mélange de pierres taillées et de briques pleines, des matériaux de construction ramenés d'une carrière oranaise, qu'on appelait alors «le four d'argile». D'une superficie de 4800 m2 et d'un diamètre de 210 m, cet édifice est unique dans le pays et peut accueillir, pour peu que la restauration des gradins supérieurs soit menée dans les règles de l'art, jusqu'à 10 000 places, sinon plus. A vrai dire, sur tout le continent africain, on en trouve que trois autres de cet acabit : les arènes de Tanger (Maroc), en Ouganda et en Afrique du Sud. Initialement destinées à la tauromachie, ces arènes ont été exploitées au début des années 1990 par des concerts musicaux, notamment ceux de Cheb Khaled ou encore des meetings politiques. Il faut savoir que ces arènes ont été construites de telle manière que lorsqu'on est en plein milieu de la piste, on bénéficie d'une acoustique d'une qualité supérieure si bien qu'on peut parler à voix basse tout en se faisant entendre dans tout le pourtour des gradins, et cela sans recourir au moindre matériel de sonorité. Par la suite, ce site est passé tour à tour entre les mains de l'APC, de la Culture puis de la DJS. Il a fallu attendre mars 2018 pour qu'il devienne un Epic dépendant de la Direction des parcs d'attraction d'Oran, qui, elle-même est sous la tutelle de la wilaya. «En mars 2018, on a trouvé ces arènes dans un état lamentable. On les a nettoyées jusqu'à septembre 2018. Après le nettoyage, on est passé à la phase de restauration qui consistait en deux points essentiels : l'entrée principale, et la restauration d'une voûte qui était fracassée. Un bureau d'étude d'Oran s'en est chargé, et il lui a fallu près de cinq mois de travail», explique Mehdid Abdelhafid, l'un des responsables de ce site. Par contre, les gradins secondaires et supérieurs du site n'ont toujours pas bénéficié de restauration, chose qui ne saurait tarder, ajoute-t-il. L'édifice contient également plusieurs box dans lesquels des artistes-peintres exposent leurs œuvres, – grâce à une convention avec le Mamo et la Chambre de commerce -, et il est question, nous a-t-on fait savoir, qu'un salon de thé ainsi qu'une bibliothèque ouvriront prochainement dans l'enceinte de ce site patrimoniale. «Avant la pandémie, on commençait à avoir des touristes qui venaient visiter ces arènes, explique notre interlocuteur. Le championnat d'Oranie et celui d'Algérie de la boxe devaient être organisés ici, de même que la fédération de la pétanque comptait organiser son championnat chez nous. Malheureusement, la pandémie est venue tout stopper !». Depuis 2018, un grand spot publicitaire au profit des Jeux méditerranéens a été tourné au sein des arènes, où on voyait notamment des cavaliers avec leurs chevaux accomplir les sauts en obstacle, ou encore des vidéos d'athlètes qui représenteront les différentes disciplines des JM-2022. De l'avis de beaucoup, ces arènes gagneraient à être davantage exploitées, par l'organisation d'événements culturels ou sportifs, de même qu'il serait judicieux que l'ONAT l'intègre dans son circuit de «Oran city tour» et ceci afin que les touristes, nationaux ou internationaux, puissent découvrir ce site, d'autant que cela permettra à cette partie de la ville, délaissée depuis plusieurs décennies, de s'épanouir davantage et être moins isolée. Advertisements