Nous avons toujours axé nos efforts sur l'information des citoyens et la sensibilisation des malades », nous dira Mme Leïla Sakhraoui, présidente de l'association des hypertendus, la seule activant sur le territoire de la wilaya de Constantine depuis sa création en novembre 2001. L'association brilla par l'organisation de journées médicales d'information à son siège au centre de santé communautaire d'El Khroub et au centre culturel M'hammed Yazid, avec l'apport des spécialistes et de médecins du CHU de Constantine, où les débats avaient pour thème la prise en charge de l'hypertension artérielle, son traitement et le mode nutritif à adopter pour prévenir contre une maladie silencieuse qui demeure sans symptômes apparents ou signaux d'alarme facilement reconnaissables. « Le travail de recensement et d'identification basé sur le recueil des renseignements auprès des malades et que nous avons entamé dans la daïra d'El Khroub avant d'étendre notre action sur toute la wilaya de Constantine, nous a permis d'enregistrer 600 hypertendus jusqu'à février dernier », nous affirma Mme Sakhraoui. Un travail de longue haleine faisant partie d'un programme consistant que l'association n'a pu matérialiser faute de moyens humains et financiers. Cette dernière qui compte surtout sur le dévouement de ses membres bénévoles est parvenue, néanmoins, à établir des conventions avec plusieurs médecins et laboratoires d'analyses pour une réduction de 50% des tarifs habituels au profit des malades. Des actions de sensibilisation sont menées aux hypertendus pour leur apprendre les meilleurs moyens pour mieux contrôler leur hypertension afin de prévenir contre les risques des accidents cérébrovasculaires, une crise cardiaque ou rénale et surtout des lésions aux vaisseaux sanguins des jambes pouvant amener à une amputation. Toutefois, le principal souci de l'association demeure l'acquisition pour ses adhérents, de la carte de gratuité des soins, notamment pour les non assurés sociaux, sachant que les médicaments sont excessivement chers et restent inaccessibles aux citoyens démunis, alors qu'il ne sont remboursés qu'à hauteur de 80%. « Nous avons amélioré pas mal de choses au profit de nos malades avec la collaboration précieuse de la CNAS de Constantine. Le plus grand problème pour les hypertendus artériels demeure la non reconnaissance de cette pathologie par les ministères de la Santé et de la Population et celui du Travail et de la Sécurité sociale comme une maladie chronique, sauf si le patient présente des complications, ce qui risque de provoquer des pertes humaines », rajoute Mme Sakhraoui. Un front sur lequel l'association, toujours omniprésente sur le terrain, semble fermement engagée. Côté projets, les idées n'en manquent pas. L'association qui lance un appel à la contribution de toutes les compétences compte lancer une formation au profit de ses membres pour assurer une assistance médicale permanente aux malades à domicile.