Le ministre français de l'Emploi et de la Cohésion sociale, Jean-Louis Borloo, a proposé vendredi à son homologue algérien, Djamal Ould Abbas, la possibilité d'un libre choix « pour le retour en Algérie des émigrés retraités ». « Nous sommes à votre disposition pour étudier un meilleur libre choix pour les Algériens en France (retraités) s'ils souhaitent organiser leur retour. Tout ceci ne peut se faire que par un accueil dans le pays d'origine », a suggéré Jean-Louis Borloo à Djamal Ould Abbas qu'il recevait au siège de son ministère pour la signature d'un programme de coopération dans le domaine de l'emploi à étudier. « Vous pouvez organiser ce retour si vous le souhaitez. » M. Borloo a ajouté qu'« il nous manque un décret sur le minimum vieillesse que nous allons prendre », a ajouté le ministre français... La proposition du ministre Borloo, une façon élégante de dire que les émigrés vivant seuls et ayant atteint l'âge de la retraite n'ont plus rien à faire en France et, par conséquent, devraient rentrer au pays natal, risque d'être difficile à appliquer, car elle est contredite par la volonté des principaux concernés qui, eux, dans leur écrasante majorité, souhaitent rester en France, voire faire des allers-retours. C'est ce que révèle une enquête de la Caisse nationale d'allocations vieillesse (CNAV), selon laquelle les Maghrébins ne sont que 4% à envisager de retourner au pays, mais un quart souhaite faire des allers-retours. L'enquête menée en 2004 sur un échantillon représentatif de 1,6 million d'immigrés âgés de 45 à 70 ans relève que 59% des enquêtés (toutes nationalités étrangères confondues) voient leur avenir en France. Les Asiatiques sont 62% à vouloir vieillir en France et 7,4% à vouloir retrouver la terre de leurs ancêtres. Les Africains ne sont que 42% à souhaiter rester. Ce sont les derniers arrivés en France.