En visite officielle à Paris depuis jeudi dernier, le ministre algérien de l'Emploi et de la Solidarité, Djamal Ould Abbès, a signé, hier, avec son homologue français Jean-Louis Borloo, ministre de l'Emploi et de la Cohésion sociale, un nouveau programme de coopération dans le domaine de l'emploi pour la période 2005-2006. Ce programme permettra de poursuivre la coopération entre l'ANEM et son équivalente française l'ANPE « en matière de formation des formateurs, d'amélioration des dispositifs d'information et d'analyse de marché de l'emploi, d'accompagnement des demandeurs d'emploi à la création d'entreprises ». Les deux ministres ont visité jeudi une résidence Sonacotra de travailleurs émigrés et une agence ANPE. Leurs entretiens ont permis « des échanges très fructueux sur la cohésion sociale, le logement, la création d'emplois, l'insertion professionnelle ainsi que, de manière générale, les politiques de solidarité mises en œuvre dans les deux pays », souligne un communiqué du ministère français de l'Emploi et de la Cohésion sociale. « Ma visite s'inscrit d'abord dans une grande et nouvelle dynamique de relations entre nos deux pays », a déclaré devant la presse M. Ould Abbès, hier, à l'occasion de la cérémonie de signature du programme de coopération 2005-2006 au ministère de l'Emploi. Djamal Ould Abbès a rappelé, après avoir relevé les conditions de vie correctes des émigrés du foyer de la Sonacotra de Montreuil qu'il a visité, que les Algériens, aujourd'hui 2 millions en France, ont beaucoup fait pour la France, en participant à sa libération, mais aussi à sa reconstruction. « Notre tâche est de mettre en place des passerelles pour des relations pérennes », a-t-il dit, et, faisant référence au protocole d'accord qui venait d'être signé, il ajoutera : « C'est le début d'un vaste programme de coopération sur dix-quinze ans. » Il a ensuite invité son homologue français à se rendre à nouveau à Alger pour « voir ce qui se fait en Algérie, notamment en matière d'emplois de jeunes et de logements ». M. Borloo a, pour sa part, indiqué que « le président Chirac ne manque pas une occasion de demander à chacun de ses ministres de renforcer de manière technique, pratique et symbolique les relations entre nos deux pays si proches ». « L'impression que j'ai eue en allant à Alger (les 15 et 16 septembre 2004 dans le cadre des 5+5 sur les questions de migration), avec le recul c'est plus éclatant, c'est un sentiment d'énergie incroyable comme en ont des combattants arrivant en temps de paix. L'image de cette Algérie conquérante dans tous les domaines donne une grande fierté aux Algériens de France et nous permet d'avoir des relations du cœur encore plus faciles. » Jean-Louis Borloo a, par ailleurs, rappelé que vingt programmes sont en ordre de marche. Le ministre français de l'Emploi et de la Cohésion sociale a indiqué à l'adresse de son homologue algérien : « Nous sommes à votre disposition pour étudier un meilleur libre choix pour les Algériens en France (retraités) s'ils souhaitent organiser leur retour. Tout cela ne peut se faire que par un accueil dans le pays d'origine. » Et : « Vous pouvez organiser ce retour si vous le souhaitez. » Ce à quoi a répondu le ministre algérien sur le ton de la boutade : « Pas avec 10 000 FF. » M. Borloo a ajouté qu'« il nous manque un décret sur le minimum vieillesse que nous allons prendre ». La proposition du ministre Borloo n'est-elle pas une façon élégante de dire que les émigrés vivant seuls et ayant atteint l'âge de la retraite n'ont plus rien à faire en France et, par conséquent, devraient rentrer au pays natal, et ce, quand bien même le libre choix leur serait donné ?