Aghribs, commune rurale située à quarante kilomètres à l'est de Tizi Ouzou, dispose d'un centre de santé depuis cinq années, mais la population de la région souffre de l'insuffisance des soins que leur réserve le secteur public. Situé sur la RN 73 reliant Freha à Azzefoun, ce centre qui couvre la commune d'Aghribs ainsi qu'une large partie des localités limitrophes est dans la difficulté d'assumer son rôle. Les citoyens de la région ainsi que le personnel de ce centre se sentent plutôt dans la catégorie des marginalisés. Initialement conçu pour assurer la couverture 7 jours sur 7 et H 24, et des soins en matière de médecine générale, de chirurgie dentaire, PMI (protection maternelle et infantile) et couverture vaccinale, on constate que le centre n'ouvre ses portes que six jours et uniquement de 8 h à 16 h. Interrogé à ce sujet, le surveillant médical déclare : « La structure est conçue pour disposer d'un service radiologique et biologique, mais pour cela, il est souhaitable que les autorités concernées prennent en charge ces lacunes en matière de moyens matériels et humains ». Le centre qui reçoit une moyenne de 100 personnes par jour est confronté à des contraintes diverses. Le personnel paramédical est réduit au minimum, engendrant la lenteur de la prise en charge des patients pendant les heures d'affluence. « Un centre de santé qui couvre une aussi large population ne peut pas fonctionner avec cinq infirmiers. Il en faut au minimum une dizaine », nous dit l'infirmier. La population de la région se déplace dans les localités d'Azazga et d'Azeffoun (20 km) pour obtenir des soins, parfois les plus élémentaires.