La ville de Sougueur -26 km au sud du chef-lieu Tiaret- a été ébranlée, mercredi soir, vers 20h30, par un gigantesque incendie qui a été suivi d'une énorme déflagration. Les éléments de la Protection civile n'ont pu venir à bout des flammes destructrices que jeudi, à 2h du matin. Dix-neuf personnes ont été blessées lors de l'explosion. Ce grave accident est survenu dans une station d'essence située en plein cœur de la ville, boulevard Emir Abdelkader. Il aurait été provoqué, dira le commandant Boukhari de la Protection civile, par « un court-circuit qui s'est produit sur un chargeur de batteries. Le feu s'est ensuite propagé avant d'atteindre un stock de bouteilles de gaz. » L'incendie a touché, par la suite, deux des quatre cuves d'essence qui se trouvaient sur place. Elles avaient une contenance de 7 500 litres chacune et n'étaient pas mises sous terre. Pas moins de 15 000 litres de carburant ont alimenté les flammes des heures durant, dévorant les locaux commerciaux et les habitations voisines et générant une grande panique chez les riverains. Des familles entières ont fui leurs domiciles dans la nuit. Certaines personnes ont été blessées, mais aucune perte humaine n'est, fort heureusement, à déplorer. Jeudi matin, le boulevard était bondé de monde et les secouristes, toujours présents sur les lieux, s'affairaient à terminer le travail entrepris depuis plus de 12 heures. Les services techniques de Sonelgaz étaient, eux aussi, présents sur le lieu de l'accident, au même titre qu'une équipe de Naftal. Ces équipes étaient venues vider le carburant restant dans les deux autres cuves en place, mais qui étaient, elles, enfouies sous terre. Une précaution d'usage, nous a-t-on dit, pour éviter tout risque potentiel. Deux cuves d'essence ont pris feu Ce sont les citoyens présents sur le lieu de l'incendie qui ont spontanément prêté main-forte pour venir à bout des flammes, avant l'arrivée des pompiers. Les pertes matérielles sont énormes pour les commerçants du coin. C'est le cas du jeune Koudache, propriétaire d'un café grâce à un investissement ANSEJ, d'un herboriste et des habitants voisins, qui ont vu leurs biens littéralement soufflés sous un déluge de feu. L'émotion était vive et chacun des voisins tentait d'expliquer ce qui a failli provoquer une véritable catastrophe. Un autre citoyen dont la villa était mitoyenne à la station, s'estimait heureux après avoir contribué au sauvetage de sa famille et après avoir prêté main-forte aux secours en puisant de l'eau d'un forage réalisé dans sa cour. A quelques pas du sinistre, se trouve le siège de l'APC. Mis à part deux élus, les autres responsables ont brillé par leur absence. Même le chef de daïra était arrivé en retard, disaient à l'unanimité les citoyens agglutinés par groupes. Une question s'impose : pourquoi, en dépit d'une réglementation claire, a-t-on toléré, sinon fermé les yeux, sur l'existence d'une activité aussi dangereuse à l'intérieur du tissu urbain ? Répondre à cette question n'est pas chose facile, d'autant plus que les différents responsables sollicités en ce début de week-end n'étaient pas présents. C'est pourtant la wilaya de Tiaret qui a été choisie, apprend-on dans une correspondance adressée par le Croissant-Rouge algérien à El Watan, comme « wilaya pilote pour l'étude des vulnérabilités, et ce afin de permettre une meilleure planification pour limiter les pertes humaines et matérielles. » Procédure devant permettre, ajoute-t-on, au groupe de travail constitué, d'élaborer une carte de risques et de constituer une banque de données. » En réalité, le constat est navrant : l'accident de Sougueur ne constitue qu'un exemple mineur par rapport aux dangers potentiels encourus par les populations de la wilaya, à voir d'autres stations d'essence toujours implantées dans des centres urbains, malgré l'attribution pour certains terrains hors des agglomérations.