Le parc immobilier de Annaba compte 55 432 logements et 3400 locaux commerciaux gérés par l'Office de promotion et gestion immobilière (OPGI). Ce qui classe la wilaya parmi les plus importants parcs du pays. Un titre que ne justifie pas la régression chronique des recettes locatives qui, comparativement aux précédentes années, ont atteint le plus bas niveau en 2004 avec un impayé de 800 millions de dinars. Loin d'être des créances de locataires de logements sociaux, cette somme représente les locations à personne morale bénéficiant de logements conventionnels, à l'image de l'université Badji Mokhtar, du CHU, de la direction de sûreté, de la justice et des différentes associations. Ajoutés aux 24 millions de dinars au titre de recette de taxe d'habitation, ces 800 millions auraient été d'un apport certain pour l'entretien et la maintenance du patrimoine public géré par l'OPGI, notamment pour les 17 568 logements vétustes qui nécessitent l'urgence des travaux de réfection. C'est dans ce cadre qu'interviennent 10 équipes spécialisées en étanchéité et autant en vidange et assainissement. D'autres équipes interviennent dans le cadre de l'opération amélioration du cadre de vie initiée par le ministère de l'habitat. Plaine Ouest, Zaâfrania et Berrahal ont été des cités ou communes ciblées par cette opération. Cette dernière a nécessité une enveloppe financière de 95 millions de dinars. En parallèle à ces opérations et pour éviter la dégradation des 655 logements vacants ou réceptionnés ainsi que les 375 locaux commerciaux - le tout en instance d'attribution-, l'OPGI de Annaba emploie 632 gardiens pour une masse salariale mensuelle de 510 000 DA. Plus de 320 de ces locaux commerciaux sont prévus pour être attribués aux jeunes inscrits à l'Ansej et la CNAC, dont les projets sont avalisés et financés. Les 56 autres locaux feront l'objet d'une cession aux plus offrants dans le cadre d'une vente par adjudication prévue pour le début du mois de juin. « Notre préoccupation majeure est l'entretien et la maintenance des immeubles déclarés vétustes. Elle réside dans l'indisponibilité des finances. Comment peut-on assurer cette opération alors que plus de 800 millions de dinars de loyer demeurent impayés ? », a indiqué le chef de département gestion et patrimoine de l'OPGI de Annaba. Dans le cadre de l'opération recouvrement, 17 brigades mobiles ont été mises en place pour faire du porte-à-porte et mettre en demeure les locataires à procéder à la régularisation de leur situation locative. Hebdomadairement, 3000 mises en demeure sont remises aux locataires de cités à forte densité de population démunie, dont Boukhadra et Sidi Salem. Cette mesure a été suivie par des notifications par huissier de justice. Ces locataires, qui avaient été recasés au lendemain de la tornade qui avait frappé Annaba en septembre 2003, pourraient être poursuivis en justice en cas de refus de paiement des créances. Concernant le plan cession des logements, les services de l'OPGI de Annaba ont enregistré 1405 demandes, dont 570 seulement ont fait l'objet d'un avis favorable, 611 en cours de traitement et 41 rejetées. En matière de copropriété, les membres de la cellule chargée de vulgariser les statuts juridiques ont multiplié leurs efforts de sensibilisation à destination des locataires. Une vingtaine d'associations de quartier a été appelée à contribuer à la réussite de cette opération. Cette dernière a permis aux locataires des logements de la tour C de Belvédère, de la cité 100 logements de Pont Blanc, des douanes Oued Kouba, de l'immeuble Capitonne et Bouzered Hocine de bénéficier de l'acte qui fait d'eux des copropriétaires. Dans les propos des responsables, pas un seul mot sur la situation des personnes morales, composées en majorité d'hommes de loi, de cadres moyens et de fonctionnaires à revenus moyens. Ceux-ci forment la majorité des mauvais payeurs de l'OPGI. Quand on sait que la plupart des familles de Boukhadra et Sidi Salem arrivent difficilement à joindre les deux bouts, il y a de quoi se poser des questions sur cette pratique de deux poids, deux mesures en matière d'application du règlement de l'OPGI portant paiement des charges locatives.