Une enveloppe financière de quelque 2,5 milliards de centimes vient enfin d'être débloquée pour le goudronnage des principales rues du chef-lieu de la daïra de Sidi Okba, une commune rurale située à 20 km au sud-est de Biskra. Cette oasis, d'une centaine de milliers de palmiers, a prospéré à l'ombre du minaret de l'antique mosquée dont les vestiges remontent à l'époque de la propagation de l'Islam dans la région. Le pittoresque lieu de culte a subi certes d'innombrables transformations qui lui ont fait perdre son cachet original, sans pour autant toucher au mausolée où repose pour l'éternité la dépouille de Okba Ibn Nafaâ. Les maisons en toub de Haret Ouled Amor qui, il n' y a pas si longtemps, cernaient de toutes parts la mosquée, ont été rasées, pour faire place nette au gigantesque complexe islamique dont la réalisation est terminée. Cependant, les travaux concernant ses VRD et le goudronnage de la rue qui y mène et qui était naguère la principale artère du village vont bon train. « Mais est-ce que ça va faire revivre Leghdir, l'antique place du village ? », s'interrogent les quelques habitants, toutes des personnes d'un âge avancé qui y résident encore malgré l'exode inexorable vers les nouveaux quartiers ; on s'en doute ! La ville s'est, en effet, excentrée vers l'est et les nouvelles constructions ont déjà presque englouti les terres à blé de Alb Chermat, que le béton triomphant des grands ensembles des 410, 130 et 134 logements a transformé en une tentaculaire cité dortoir où les rues à la moindre averse deviennent impraticables. « J'espère que ce projet de goudronnage et de réfection des routes sera suivi d'autres plus ambitieux dans d'autres domaines, comme la réhabilitation des maisons séculaires de l'ancien cadre bâti qui menacent ruine, mais dont la conservation contribuera à faire de Sidi Okba un pôle de développement du tourisme religieux », a indiqué à El Watan un riverain du mausolée.