Une cinquantaine de jeunes chômeurs ont observé, hier matin, dès 8 h, un sit-in devant le siège de l'APC, pour protester, lit-on dans une lettre adressée au maire, Mohamed Amine Hallouz, contre « le manque de respect affiché à notre égard, la non-représentativité des élus de l'APC et le manque de perspectives en matière d'emploi et d'acquisition de logements. » Ce sont ces motifs qui ont été invoqués par les sans-emploi pour justifier le recours à cette forme de protestation qui vise à inciter au départ des élus de l'assemblée. Ces jeunes sont confrontés, il est vrai, au manque réel de perspectives d'avenir. Les jeunes protestataires, venus spontanément nous raconter leur mésaventure, parlent d'une déliquescence des relations entre eux et le P/APC « qui ne veux pas nous recevoir », expliquent-ils. L'un d'entre eux, résidant à la cité Mohamed Bouhenni, parle d'une « APC dessaisie de toutes ses prérogatives » car, signalera-t-il, « ceux qui conduisent les affaires de la collectivité sont connus et ceux qui tirent les ficelles tout autant. » C'est dire la complexité de la situation sociale à l'échelle locale qu'aggravent certaines affaires scabreuses qui continuent à alimenter la chronique locale sur fond de surenchères politiques partisanes. Ici et là on continue, par exemple, à spéculer sur « le torchon qui continue à brûler entre le wali et le chef de sûreté de wilaya » et cette « opération mains propres » qu'ils appellent de tous leurs vœux. Une situation de pourrissement qui conduit à raviver, malheureusement, les rancœurs et qui fait naître des protestations presque cycliques. Celle d'hier a amené des éléments de la police dépêchés sur les lieux à parlementer avec les jeunes et à jouer aux arbitres.