La chirurgie esthétique, qui connaît depuis des années une véritable explosion de par le monde, commence à faire son entrée chez nous, « discrète mais réelle ». En effet, elles sont nombreuses à être en quête d'un idéal de beauté avec des critères mondialement approuvés, à savoir une silhouette parfaite et mince avec des formes proportionnées. « Nous ne sommes plus à l'idéal de la femme ronde, modèle préférée du temps de nos grands-mères. Les temps ont changé et les critères de beauté aussi », avance un groupe de jeunes femmes. C'est ainsi qu'« avec une motivation personnelle très forte et peu encouragée par leur entourage, des femmes, au cours de ces deux dernières années, sont de plus en plus nombreuses à vouloir recourir à la chirurgie esthétique, en quête d'une silhouette harmonieuse », explique le Dr Benkadour, chirurgien plastique du secteur privé. Cependant, il faut souligner que c'est encore tabou chez nous d'avouer avoir eu recours à ce type de chirurgie, même aux plus proches », ajoute notre interlocuteur. Trois types de chirurgie sont les plus demandés : la lipoaspiration, la réduction mammaire et la plastie abdominale. La lipoaspiration sert, comme son nom l'indique, à aspirer les surcharges graisseuses localisées, notamment, au niveau de l'abdomen et des faces intérieures des cuisses. La réduction mammaire reste l'unique solution à l'hypertrophie des seins, « un réel handicap esthétique et physique pour les femmes qui en sont atteintes. Cette disproportion anormale du volume des seins dont l'origine est congénitale ou hormonale, génère un relâchement du tissu cutané, des douleurs dorsales et musculaires et une mauvaise posture du dos et des épaules », avance le chirurgien. L'intervention chirurgicale consiste, tout en préservant la sensibilité des seins, à supprimer l'excédent de la masse graisseuse dont le poids peut aller jusqu'à 7 kg, apprend-on de notre interlocuteur. La forme et le volume des seins retrouvés se font selon le choix de la patiente, un choix approuvé par le praticien, et ce dans les limites du réalisable. Chirurgie réparatrice Les plasties abdominales figurent également parmi les chirurgies les plus demandées. Cette technique sert à réparer à coups de bistouri, les disgrâces d'un ventre suite à des grossesses répétées, des surcharges de la masse graisseuse ou d'un vieillissement précoce de la peau. Des seins ptôsés ou tombants sont l'autre correction demandée par les femmes. « Ca reste souvent le résultat de grossesses répétées, d'une perte de poids importante causant un relâchement cutané et d'une perte du volume. » Par ailleurs, les prothèses mammaires pour les petites poitrines, très en vogue dans le monde, sont peu demandées par nos femmes, vu le coût assez élevé de l'intervention et surtout des prothèses. Il faut dire que, grâce aux techniques modernes de la chirurgie esthétique, il est à présent possible de réparer les imperfections physiques comme les oreilles décollées, le double menton, les cicatrices, le gonflement de paupières, etc. Notons que, généralement, les motivations personnelles des femmes qui se présentent en consultation, et même de certains hommes, sont souvent un malaise, voire une souffrance psychologique dus à un physique handicapant vis-à-vis du regard de la société, avance le praticien. « L'âge des patientes est généralement compris entre 30 et 40 ans, d'un niveau social et intellectuel assez élevé. Certaines, mariées et ayant fait leur vie, veulent se consacrer à elles-mêmes. D'autres, plus jeunes et qui, pour une raison ou une autre, ont besoin de se débarrasser d'une disgrâce. J'avais le cas d'une jeune femme qui, avant de se marier, avait besoin de procéder à une réduction mammaire », explique le Dr Benkadour. Le regard de l'autre s'avère pesant pour certaines femmes qui tombent dans le piège de l'excès, les poussant à demander l'irréalisable et recherchant à ressembler à telle actrice ou top model. « A ces patientes, on est obligé de dire non. Non à l'excès, à ce qui sort de l'ordinaire et du tolérable. Il faut savoir que la chirurgie esthétique à des limites dont il faut tenir compte », conclut notre interlocuteur.