L'APC de Constantine a décidé, lors de sa dernière session extraordinaire, de revaloriser les prix de location de son patrimoine après des années d'anarchie et de conflits avec les locataires récalcitrants. Les maigres recettes de la municipalité, conséquence d'une gestion chaotique et d'un barème de tarifs largement dépassé par les événements, ont souvent fait l'objet de débats contradictoires et controversés au sein des élus. Certains responsables ont toujours cherché à éviter une véritable confrontation avec les bénéficiaires. Une bonne partie de ces derniers refusera catégoriquement de s'acquitter des loyers après les augmentations, décidées en 2001, et qui ne semblent pas plaire aux concernés en raison des disparités parfois criantes constatées entre les différents locaux d'une même zone d'activité. Dans son exposé présenté devant l'assemblée, la commission du patrimoine communal a relevé à titre d'exemple qu'un local de 4,40 m2 dans la place Benloucif, en plein centre-ville, est loué pour 36 000 DA/an, alors que pour un autre local de même superficie et dans le même lieu, le loyer est de 18 000 DA/mois. Chose qui n'est pas pour plaire à de nombreux commerçants qui considèrent que la révision décidée par l'APC n'a pas tenu compte des spécificités de la surface et de l'intensité de l'activité commerciale. La commission conclue que sur l'ensemble des 2695 locaux commerciaux, 60 % sont en situation irrégulière. Parallèlement le taux des recettes enregistrés durant les quatre dernières années ne dépasse pas la barre de 47 %. Alors que le recours à la justice a souvent compliqué les choses pour la municipalité de Constantine, celle-ci a préféré concrétiser les résultats d'une étude scientifique précise menée par une équipe d'universitaires dans le but d'évaluer l'importance et la rentabilité de l'activité commerciale dans les différentes zones de la commune à partir du centre-ville vers la périphérie. Pour établir un nouveau barème se basant sur la surface du local et sa situation, la ville a été finalement classée en trois zones distinctes. Les loyers seront ainsi plus importants dans la zone une à forte densité commerciale et regroupant principalement les artères et les places publiques relevant du secteur de Sidi Rached (centre-ville) ainsi que le marché de Sidi Mabrouk supérieur. Les tarifs seront moins élevés dans la zone deux qui touche les secteurs de Sidi Mabrouk, El Kantara, la région du Polygone, les gares routières est et ouest, les cités des Fonctionnaires et du 20 Août 1955 et la rue Kitouni Abdelmalek. Dans la troisième zone, de faible activité, on y trouve les secteurs urbains de Belle-Vue, les Mûriers, Boudjenana, Ziadia, El Guemmas et Boudraâ Salah.