Que ce soit au marché de la Bastille (en plein cœur d'Oran) ou à Mdina Djedida, les colporteurs proposent de l'huile d'olive kabyle entre 200 et 300 dinars le litre. Le produit importé d'Espagne, quant lui, se vend à 150 dinars le demi-litre. Après un périple de près de 600 kilomètres, les colporteurs kabyles sillonnent, avec leurs jerricans, les marchés d'Oran pour écouler leur marchandise. Le slogan « huile d'olive c'est la santé » y fait alors mouche pour rappeler que cet aliment demeure incontournable pour les ménagères. Si à la faveur de l'ouverture du pays à l'initiative privée et à la petite entreprise, beaucoup parmi ceux qui ont investi le créneau du conditionnement des huiles comestibles font de la bonne qualité, ce n'est pas le cas pour d'autres qui n'hésitent pas à tricher au risque et péril que cela entraîne sur la santé publique. « Un fabricant faussaire à Oran n'a pas hésité à mélanger de l'huile d'olive avec une autre huile extraite du tournesol, avant de proposer ce panachage à la vente », révèle un producteur local. L'autre danger lié à la commercialisation de ce produit concerne les conditions dans lesquelles il est vendu. « Il est formellement déconseillé d'acheter de l'huile d'olive sur les étals des marchés, car ce produit se conserve à l'abri de la chaleur et de la lumière durant une période n'excédant pas deux ans. Il faut toujours s'assurer que la bouteille est bien bouchée car l'huile a tendance à absorber les odeurs environnantes », explique le Docteur Iratène, diététicien. Introduit en Algérie, il y a 2500 ans, l'olivier est un arbre pouvant vivre plusieurs siècles. Son maintien comme produit du terroir, il le doit sans aucun doute à ses vertus culinaires et diététiques reconnues. « Gorgée de vitamines, de minéraux et de protéines, cette huile précieuse étonne par ses propriétés fortifiantes et adoucissantes. Le plus important n'est pas la quantité d'huile d'olive consommée mais la proportion de graisses non saturées présentes dans votre alimentation par rapport à la proportion de graisses saturées, habituellement à l'état solide comme le beurre ou le gras d'une viande. « Les graisses non saturées ont l'avantage de faire baisser le mauvais cholestérol, alors que les graisses saturées sont responsables de son augmentation », explique le Docteur Iratène. « Il ne faut pas être influencé par la couleur. L'huile, il faut commencer par la sentir, la déguster pour voir si elle n'est pas trop acide. Et là, on distingue l'huile d'olive vierge, l'extra vierge (dont le taux d'acidité est inférieur à 1 g par 100 g d'huile), la vierge fine (entre 1 et 2 g d'acidité par 100 g d'huile) et l'huile d'olive raffinée (ayant subi des traitements chimiques ou thermiques et perdu la majorité de sa valeur nutritive) », nous éclaire notre médecin nutritionniste qui ajoute que « la production de l'huile d'olive ‘‘vierge première pression à froid'' est possible avec toutes les olives de la Kabylie. C'est une question de ‘‘savoir-faire'' et non de variétés d'olives. »