L'équipe nationale est à Oran, depuis hier. Les Verts ont rallié la capitale de l'Ouest à partir de Marseille où ils ont séjourné pendant six jours et disputé un match amical qu'ils ont perdu (0-3) face au Mali. Cette sévère contre-performance, intervenue une semaine avant le rendez-vous contre le Zimbabwe (dimanche prochain à Oran), ne laisse pratiquement plus de place à l'espoir de rédemption des Verts. Quelque chose s'est irrémédiablement cassé dans la sélection. Le groupe de joueurs et son entourage immédiat vivent mal cette situation. Y a encore pire, puisque les proches, autant que les observateurs au fait du moindre geste au sein de la sélection, décèlent une forme de fatalité, presque une démobilisation, dans les rangs des Verts. Comme un boxeur K.O. debout, l'équipe d'Algérie encaisse, essuie serait plus approprié, les coups sans vraiment réagir. Une forme de dynamique de la défaite s'est incrustée dans les esprits. La fatalité, ensuite, fait le reste. C'est le spleen, cet ennemi mortel des compétiteurs, qui va achever la sélection si d'ici dimanche ne se déclenche pas une révolte, unique et dernier salut des Verts. Le sélectionneur national, Ali Fergani, a un rôle prépondérant à jouer dans les quelques jours qui nous séparent du match capital de dimanche. Il doit, impérativement, trouver les mots qui mobiliseront ses joueurs. Son discours, lisse jusqu'à présent, doit changer dans le sens souhaité. Avant de quitter Alger à destination de Marseille, le week-end dernier, il avait fait un pas dans cette direction en précisant : « Dans les prochains matches, les joueurs doivent avoir un esprit de guerriers pour tenter de relever le défi qui consiste à gagner les trois derniers matches des éliminatoires. » A priori, le message n'est pas encore passé, si l'on se fie au résultat du match contre le Mali (0-3), dimanche à Arles. Le staff technique doit modifier son discours et sa méthode. Les joueurs ont besoin parfois d'être bousculés pour se remettre en cause. C'est une thérapie qui peut s'avérer judicieuse si toutes les parties s'y mettent sans calcul. De toute façon, l'équipe nationale n'a pas d'autre choix si elle veut revivre les mêmes et fortes émotions qu'en Tunisie en 2004.