Une campagne de sensibilisation et de prévention contre le suicide a été lancée à travers les villages de la commune d'Aït Yahia Moussa. Initiée par le centre de prévention et de soutien à la jeunesse et à l'enfance de la wilaya de Tizi Ouzou, en étroite collaboration avec le mouvement associatif et des comités de villages de la commune, cette campagne comprend des conférences et des rencontres directes avec les milieux juvéniles pour tenter de cerner les vraies causes de ce phénomène qui ronge ces dernières années la Kabylie et surtout lutter contre sa propagation en sensibilisant les jeunes. A la faveur de cette initiative, un groupe de psychologues et de psychiatres est depuis quelques semaines à pied d'œuvre dans la localité d'Aït Yahia Moussa dont la population n'en est pas moins touchée par le phénomène du suicide. Interrogée sur ce travail de proximité, Melle Nedjma Charfaoui, psychologue et présidente de ce groupe de travail, fera savoir que « la campagne de la prévention et de la lutte contre le suicide est un plan d'action que le centre a arrêté pour une longue durée. Le groupe de travail procédera par région et pour le moment nous poursuivons nos actions à Aït Yahia Moussa jusqu'à la fin de l'année en cours ». Pour ce qui est du travail qui a été fait jusque-là dans cette région, Melle Charfaoui fait état de deux conférences qui ont été animées par Docteur Bouzidi, chef de service de psychiatrie au CHU Nedir Mohamed de Tizi Ouzou, l'une au village d'Aït Houelhadj et l'autre au village d'Iboudrarane et d'autres rencontres sont prévues pour les jours à venir dans des villages de la commune. En marge des conférences animées par ces spécialistes, les membres du groupe de travail procèdent à l'organisation des ateliers de discussion où des doléances et des craintes des jeunes sont écoutées, selon le psychologue. Interrogé sur le choix de la commune d'Aït Yahia Moussa, notre interlocutrice dira : « Notre groupe a opté pour cette région vu les représentants de la société civile et le mouvement associatif qui nous ont sollicités et, aussi eu égard au nombre de cas de suicide enregistrés dans la région. » Le jour où se tenait la conférence au village Ibouhrane, le 26 mai dernier, un quinquagénaire, employé de son état, s'est donné la mort au village Afir, non loin du lieu de la conférence, précise Melle Charfaoui.