Depuis son inauguration en 1987, la station thermale de Hammam Guergour ne cesse de prendre de l'ampleur et de l'estime pour tous ceux qui ont un jour franchi le seuil du complexe. Situé dans un site paradisiaque, la station thermale reste à ce jour une perle dans son secteur. Nichée à 700 m d'altitude, Hammam Guergour se trouve à une quarantaine de kilomètres au nord de Sétif et jouit de conditions climatiques propices, d'abord aux nombreux curistes qui le fréquentent, ensuite à tous ceux qui veulent prendre du repos loin de tous les aléas des complexes « ordinaires ». Bien que doté de toutes les infrastructures nécessaires, le complexe thermal a comme particularité d'être isolé de tout. Aucun bruit ni tracas ne vient perturber « les adeptes » de Hammam Guergour qui s'agrippe à un flanc de montagne, tout comme le village du même nom, et se laisse glisser jusqu'aux rives du sulfureux Oued Bousselem, le gîte préféré des carpes de la région, offrant en plus d'un calme sidérant, un panorama sans frontière qui s'en va flirter avec les montagnes de la Kabylie. La région de Guergour possède en outre une histoire millénaire qui commencera au premier siècle de notre ère où les Romains baptisèrent le lieu Ad Sava Municipium Sava et considéraient Oued Bousselem comme principale branche du Soummam. Ayant découvert des eaux thermales, les Romains y établirent des bains et des piscines qui seront, selon l'imaginaire populaire, détruits par un tremblement de terre en l'an 419 après J.-C. Ce n'est que douze siècles plus tard, avec l'arrivée des Murabitoune et à leur tête Sidi El Djoudi Ben Mohamed El Hadj qui débarquait de Seguia El Hamra, qui sera conquis par le site enchanteur des lieux et y élira domicile pour se consacrer à la méditation et à l'enseignement religieux à sa descendance. Cela pour la petite histoire... Pour en revenir au complexe thermal, ce dernier offre à ses clients 96 chambres, 38 bungalows, 4 villas, un restaurant de 150 couverts et un second de 120, un salon de thé, une salle de cinéma et des aires de jeux. Mais le plus important reste sans nul doute les soins prodigués par la station qui vont de la crénothérapie, un ensemble de méthodes thérapeutiques utilisant les eaux minérales sous différentes formes, à la kinésithérapie et à la rééducation fonctionnelle, et une carte de soins qui englobe aussi bien la rhumatologie que la neurologie et la dermatologie. Et comme un bonheur n'arrive jamais seul, le complexe thermal de Hammam Guergour par ses eaux sulfatées de 45°, calciques hautement minéralisées et radioactives, se classe à la 3e place mondiale après Brembach en Allemagne et Jachimove en République tchèque. Sur place et depuis quelques mois, l'opération de restauration des bungalows et de renouvellement des meubles touche à sa fin. Le directeur du complexe, Fedali Boudjemaâ, un « enfant de la boîte » puisqu'il reste l'un des plus anciens du Hammam malgré son jeune âge, ne lésine pas sur les efforts pour être au rendez-vous de... l'été ! Car aussi paradoxal que cela puisse paraître, le complexe réalise son meilleur chiffre d'affaires lors de la chaude saison, les curistes ayant « cédé » devant les juillettistes, des touristes d'un genre... thermal. « Depuis quelques années, on affiche pratiquement complet en été avec une clientèle à la recherche d'une mise au vert efficace. Cette clientèle vient essentiellement de Constantine, de M'sila, de Bou Saâda, de Djelfa, d'Alger et de Kabylie, sans oublier les émigrés qui préfèrent le calme enchanteur de notre station au brouhaha et à la foule des plages », nous dira la responsable de Hammam Guergour. Il ne faut pas oublier aussi les curistes qui confectionnent à Hammam Guergour une carte assez étoffée de l'Algérie, puisque les habitants du Sud et de l'Ouest y viennent au même titre que ceux de l'Est et du Centre pour la qualité des eaux et des soins. Agrippé au comptoir de la réception depuis 18 ans, c'est-à-dire depuis l'inauguration du complexe, Khaled est en quelque sorte le gourou des lieux. Apprécié par tous, il est là aux petits soins avec les clients du Hammam, surtout les dames âgées qui voient en lui le fils laissé à la maison, le temps d'une cure. Il y a même eu la belle-mère d'Ouyahia qui a bénéficié des sourires et de la disponibilité de l'inamovible Khaled, le Constantinois avec son éternel sourire Colgate qui fait partie de l'histoire du complexe et ne compte pas s'en dissocier. En attendant, les derniers curistes plient bagage pour laisser place aux amateurs de randonnées pédestres dans les massifs dominant le village et aux amoureux de la sieste made in Guergour. Bonnes vacances.