Il aura suffi au chef de l'exécutif de la wilaya de Tipaza d'effectuer « une expédition » dans l'une des enclaves les plus reculées de la commune de Menaceur en février dernier, pour s'apercevoir que le miracle vient de se produire au douar Bouhard en fin juin dernier, un territoire montagneux inaccessible en temps de pluie dans lequel 2000 Algériens habitent à l'intérieur des gourbis épars érigés sur cet espace naturel impitoyable à l'être humain. Après avoir établi un diagnostic sur les lieux et discuté avec les citoyens de ce douar pour s'imprégner des préoccupations vitales, des dispositions réalisées ont été prises afin d'alléger les souffrances pour ces familles rurales, surprises d'ailleurs pour la première fois par la visite d'un wali de Tipaza, accompagné des directeurs de l'exécutif. « Même si vous ne tenez pas vos engagements, nous vous le pardonnons, car vous venez de faire un grand effort en vous rendant ici, chez nous », ont-elles déclaré. Bouharb se trouve à 26 km au sud de la localité rurale de Menaceur. Il faut emprunter la piste et avaler plusieurs mètres cubes de poussière en cette journée estivale très chaude pour rencontrer quelques citoyens du douar de Bouharb, une agglomération rurale dépourvue d'équipements publics et totalement isolée. Les écoliers empruntent les longs chemins sinueux de plusieurs kilomètres qui se dégagent de leurs hameaux respectifs pour se diriger vers l'école construite sur un massif montagneux. La priorité pour ces familles de Bouharb se limite à la construction de trois classes pour la scolarité de leurs enfants et l'aménagement de la piste qui les relie au monde extérieur. La décision de dégager une enveloppe financière d'un montant de 5 millions de dinars a été prise. Elle a permis d'achever en un laps de temps court la 1ère tranche du projet qui consiste en l'aménagement de la piste d'une longueur de 16 km. Le responsable de la wilaya de Tipaza s'est engagé d'entamer, avant l'hiver prochain, la 2e tranche de ce projet qui consiste au revêtement de ce chemin aménagé aujourd'hui. Une population de 4000 habitants, notamment des douars de Bouharb, de Lazaben, de Sidi Salah et de Bouyakoub exploiteront ce chemin stratégique. Une autre enveloppe financière d'un montant de 8,5 millions de dinars a été affectée à la construction d'un projet de trois classes. Ce projet sera entièrement livré en août 2005. En revanche, compte tenu de la complexité du relief, une étude pour l'AEP et l'assainissement s'avère impératif avant l'engagement des travaux. En matière d'habitat rural, en raison de la volonté de certaines familles de participer avec un apport personnel, un programme de construction de logements ruraux avait été inscrit. Les prouesses réalisées dans les zones montagneuses enclavées de la commune de Menaceur ne doivent en aucune manière occulter les retards dans les travaux relevés dans les chantiers de construction des logements en zones urbaines, en particulier à Menaceur, Nador et Sidi Amar. La mauvaise prise en charge de ces programmes de construction qui datent de 2000/2001 et la défaillance des entreprises de réalisation sont les deux principales causes de la panne de ces chantiers qui avaient été inscrits dans le cadre du plan de relance et de soutien économique initié par le président de la République. Bien entendu, le constat fait sur les lieux avait suscité l'ire du premier représentant de l'Etat dans la wilaya de Tipaza. Les parties impliquées ont été mises en garde.