Les employés de l'hôtel Es Safir (ex-Aletti), affiliés à l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), ont organisé dimanche dernier une assemblée générale en présence des instances syndicales de l'UGTA. Les travailleurs, en concertation avec le syndicat de l'Entreprise de gestion touristique du Centre, menacent d'observer un arrêt de travail et d'organiser une grève générale fin juillet si la direction de l'hôtel et les concernés ne répondent pas favorablement à leur revendication. Où se situe le problème ? Les employés de l'hôtel demandent le départ immédiat et définitif de l'ex-directeur de l'hôtel, M. Benallag, qui est aussi député à l'Assemblée populaire nationale (APN), ainsi que le paiement par M. Benallag du loyer des trois chambres dont le montant est de 600 millions de centimes (loyer allant de 2003 jusqu'à ce jour). Lors de l'assemblée générale, le premier responsable de la section syndicale a rappelé qu'en décembre 2002 les travailleurs de cette structure ont observé un débrayage pour dénoncer la mauvaise gestion, le laisser-aller et les agissements de M. Benallag envers les travailleurs. La protestation, largement suivie par les travailleurs, a duré six jours et s'est soldée par le limogeage du directeur et son remplacement par un autre responsable. Toutefois, la direction de l'hôtel a autorisé M. Benallag - qui occupait avec sa famille gratuitement trois chambres à l'hôtel - à continuer d'être hébergé dans l'hôtel jusqu'en juillet 2005, et ce, afin de ne pas perturber la scolarité de ses enfants. « M. Benallag n'a pas quitté jusqu'à ce jour l'hôtel et n'a jamais procédé au paiement du loyer. En outre, l'ex-directeur passe son temps à intimider, à menacer et à harceler les employés de l'hôtel. Ces derniers en ont ras-le-bol et ne peuvent plus supporter le comportement de l'ex-directeur. Ils exigent l'intervention des concernés pour trancher cette question et remettre à sa place M. Benallag », a relevé le responsable de la section syndicale. A l'unanimité, les travailleurs demandent l'application de la décision de la direction portant n°121 du 30 décembre 2002 et qui dit que M. Benallag doit quitter définitivement l'hôtel. Les employés revendiquent également l'installation d'une commission d'investigation qui se chargera d'enquêter sur le matériel détourné par M. Benallag et qui, en réalité, appartient à l'hôtel. « Nous avons remis un dossier à la direction générale dans lequel nous avons énuméré tous les objets pris de l'hôtel par M. Benallag et nous avons demandé l'ouverture d'une enquête pour déterminer le fondement de nos accusations », ont expliqué les travailleurs de l'hôtel Es Safir.