Le programme estival allant du 26 juin dernier au 10 septembre prochain, lancé par la direction du Parc zoologique et des loisirs de Ben Aknoun ne draine pas grand monde, comme cela a été ambitionné par ses initiateurs. Le parc la Concorde peine à retrouver son attrait d'antan. Les gens, qui se faisaient autrefois la joie d'arpenter ses allées, semblent le bouder et assurément pour longtemps encore. « On y venait de Tout l'Algérois et même d'ailleurs pour y passer des moments de répit. Après la décennie du terrorisme, pendant laquelle chacun était à son petit malheur, une certaine reprise s'est fait jour. Mais maintenant, on ne se bouscule plus au portillon. Les familles préfèrent plutôt la grande bleue, notamment en ces temps torrides », explique à l'évidence déçu, un vieil employé du parc. Réputé pour être l'un des joyaux de la capitale, le parc a été inauguré en 1982 à la faveur de l'Infitah. Cet espace qui s'étend sur une superficie globale de 304 ha relève de plusieurs communes des hauteurs d'Alger, entre autres, Hydra, Ben Aknoun, El Achour. A peine nous apprêtons-nous à y entrer que des groupuscules se formaient devant l'entrée du Village africain. Engouement ? Pas si sûr. Les prix affichés à l'entrée n'en sont pas, en tout cas, la raison. Un père de famille, de maigre bourse soit-il, soucieux de faire divertir ses enfants, trouvera son compte. « Les prix ne sont pas exagérés », fait remarquer un père entouré de ses enfants. Il voit juste, puisque les prix ne sont pas « prohibitifs ». Jugez-en ! L'entrée, comme cela est indiqué sur les tickets, est de 50 DA pour les personnes âgées de plus de 12 et de 30 DA pour celles dont l'âge varie entre 5 et 11 ans. Toutefois, les enfants de moins de 5 ans peuvent s'offrir la belle. Cependant, les « esprits combinards » trouvent parfois la parade en « faisant le mur » sans payer le moindre sou. Au fil des années, la situation du parc, faut-il le souligner, ne cesse d'aller de mal en pis. Tout y est glauque et sans éclat : « Les animaux se languissent de n'avoir pas trouvé quoi mettre sous la dent », lâche un jeune en s'amusant à faire la grimace à un éléphant. L'épisode de Mira, un éléphanteau mort, dit-on, suite à un déséquilibre alimentaire. Mais rien n'a a été entrepris depuis pour remédier à cette situation. Les éléphants, pour ne citer que cette espèce, continuent de se « barbouiller » dans une eau noirâtre à donner le tournis. A cet état désolant, s'ajoute le phénomène de la prostitution qui s'est répandu dans le parc. La direction, faut-il le reconnaître, a fait des efforts pour maîtriser le fléau à défaut de l'éradiquer. Autre défectuosité constituant un vrai danger est celle de ces manèges « brinquebalants » qui continent de servir malgré l'usure du temps. « On continue à nous servir les mêmes manèges depuis pas moins de 20 ans. Même le grand 8, autrefois clou du spectacle, est à l'arrêt depuis 2 mois », souligne un visiteur rencontré sur les lieux. Le directeur général, M. Djaou nous dira que « l'expertise effectuée recommande la plus grande prudence eu égard à l'état vieillot de la machinerie. » Ayant reçu, il y a peu l'aval du conseil d'administration du parc, un projet de 10 milliards est, dit-on, « en souffrance » au niveau du gouvernement. Il est prévu, dans le cadre de ce projet, l'acquisition de nouveaux manèges, l'assainissement et la récupération des espaces servant de lieux de débauche. Nadjib Djaou est néanmoins optimiste quant à l'aboutissement du projet : « J'ai l'entière confiance dans le ministère de tutelle », dira-t-il souriant. Il préfère parler plutôt « d'ordre de priorités » et non pas de blocage. Au volet des réalisations, M. Bendif, ingénieur et chef du projet, nous cite maints projets : « La forêt a été assainie tout en espérant que cela s'inscrive dans la durée. Les fléaux ont été maîtrisés à 80% », rappelle M. Bendif. Avec tous ces projets, le parc retrouvera-t-il son lustre d'antan ?