Un moteur de F1 dans une berline ! Impensable, inimaginable même à l'aube du XXIe siècle. Et pourtant BMW le propose aujourd'hui avec la M5 tout en doublant la mise puisque le coupé M6 hérite du même V10 de 507 chevaux. A peu de détails près, celui qui équipe cette année les Williams F1 de Mark Weber et Nick Heidfeld. Certes, les pilotes disposent d'une puissance beaucoup plus élevée (entre 850 et 900 chevaux), mais l'architecture (V10 à 90°), la cylindrée (5 l), le système de lubrification et la gestion électroniques sont strictement identiques sur les blocs des monoplaces. Au point que les V10 destinés à la F1 et aux BMW M5 et M6 sont usinés et montés à la main dans la même unité de M Motorsport à Landshut en Bavière. Seule berline au monde animée d'une mécanique aussi sophistiquée, la BM M5, en vente à 9 4800 revendique des performances exceptionnelles. Si sa vitesse n'était pas limitée électriquement à 250 km/h, la BMW M5 dépasserait allégrement les 300 km/h. En revanche, les accélérations phénoménales permettent de passer de 0 à 100 km/h en 4,7s et d'abattre le kilomètre départ arrêté en 22,7s ! Des résultats obtenus grâce à une nouvelle boîte SMG robotisée 7 rapports avec commande séquentielle, mais dont l'agrément reste néanmoins contestable. A quatre places avec coffre, la berline M5, dont la personnalisation extérieure est discrète, a fait l'objet d'une adaptation aux très hautes performances. Les trains roulants (ceux de la série 5 de base) ont été optimisés. Ils travaillent en cohérence avec un autobloquant M Variable, une nouvelle génération de DSC (contrôle de stabilité) et une commande EDC (réglage de l'amortissement) à trois programmes. Même travail au niveau des freins redimensionnés sans avoir recours aux très coûteux disques en céramique/composite. Aussi à l'aise en circuit que sur la route pour une utilisation au quotidien, la BMW M5 ne possède à la rigueur qu'un seule concurrente : la Mercedes E55 AMG vendue 101 000 avec un banal V8 et beaucoup moins de technologie d'avant garde.