Le théâtre le Casif de Sidi Fredj a accueilli, mercredi dernier, dans le cadre de ses soirées musicales, le ballet de l'Office national de la culture et de l'information (ONCI) et les chanteurs Abdelkader Chercham, Yasmine Hadj Nacer et cheb Erras. Les gradins sont presque vides. La soirée est entamée par le ballet de l'ONCI qui a présenté une chorégraphie de Kimda Sahra. Un mélange de danses et d'airs traditionnels algériens, comme le tergui, et occidentaux, par exemple le hip-hop. La prestation des éléments du ballet est marquée par l'accord des mouvements de la musique. Les torsions du corps, les pirouettes, la gestuelle ont été effectuées avec harmonie. Le ballet cède la scène au chanteur chaâbi Abdelkader Chercham qui a puisé dans le patrimoine. C'est ce qui se reflète dans les chansons interprétées d'une manière magistrale à l'exemple d'El Harraz. Suit Yasmine Hadj Nacer, une adepte du chant oriental genre ya habibi, ya aâyni. Du sentimental ressassé où l'amour n'est que dépit ou déception. Elle cède la scène à chab Erras qui se produit sans âme en airs sétifien et chaoui. Sa prestation amuse néanmoins des adolescents restés jusque-là figés. Aiguillonnés de par le rythme des percussions, ils se sont mis en transe. Tant mieux pour l'artiste. A l'instar de Yasmine Hadj Nacer, il verse à son tour dans le sentimental où les complaintes et les pleurnicheries suscitées par la jalousie côtoient l'amour trahi. Mais à l'entendre, il y a lieu de déduire que l'amour est trahi, surtout quand il est mal chanté et mal apprécié. Cela devient du vacarme accompagnant des balivernes, et dont les stridences vrillent les oreilles. Chab Erras quitte la scène content. Il a fait vibrer quelques adolescents qui, à leur tour, se sont divertis au rythme du boucan soutenant des billevesées. Tout le monde y a trouvé son compte et à la prochaine soirée.