Très sérieux dans sa démarche, l'artiste Beppe Grillo, 57 ans, a publié sur son site, une liste de 23 noms de députés qui ont eu à faire avec la justice de son pays, avec écrit noir sur blanc, la nature des incartades illégales qu'ils ont commis et ce qu'ils ont écopé comme peines lors du jugement définitif. Les délits dont ces élus du peuple italien se sont rendus coupables vont de la résistance à un représentant des forces de l'ordre, à la corruption, à l'abus de biens publics, au versement de pots de vins, à l'évasion fiscale. L'un d'eux, Vittorio Sgarbi, ancien ministre de la Culture, avait été jugé pour avoir ouvert de nuit plusieurs musées publics, pour permettre à sa fiancée de les visiter tranquillement et gratuitement. La liste contient également les noms de plusieurs députés des partis au pouvoir, comme Forza Italia ou la Ligue du Nord, dont certains sont ministres dans le gouvernement Berlusconi. Même l'ancien ministre des Affaires étrangères, Ganni De Michelis, du nouveau Parti des socialistes italiens, y figure. Le comédien a déjà reçu des milliers de signatures qu'il compte envoyer au président italien et au président du Parlement européen. La protestation de ceux qui lui reprochent d'avoir dénoncé les seuls députés de la coalition au gouvernement, et d'avoir lancé une campagne irréaliste, car « beaucoup de députés européens n'ont pas un casier judiciaire vierge » n'a pas intimidé Grillo. Sous le slogan, « Basta, pour un Parlement propre », Beppe Grillo, artiste habitué à remplir des stades pour ses spectacles, demande aux Italiens de se joindre à lui pour mener une véritable chasse aux députés responsables d'actes délictuels. « Un parlementaire condamné par la justice ne peut représenter les citoyens. Il est profondément immoral qu'il leur soit permis de nous représenter », martelle le comique dans le texte de son appel. Choisissant comme symbole pour son opération « mains propres » au sein du Parlement, l'image du drapeau italien couvert d'un balai, Beppe Grillo sollicite ses sympathisants pour verser une contribution afin de mener à bien sa lutte. Beppe Grillo n'en est pas à sa première initiative insolite, puisqu'il avait lancé une autre campagne provocante, avec le slogan « Je veux être mis sur écoute », pour dénoncer la violation de la vie privée des Italiens, dont plus d'un million et demi, selon les statistiques officielles, ont été mis sur écoute par les services de sécurité.