Intervenant avant-hier samedi à Alger à un colloque national, le ministre de l'Hydraulique, Taha Derbal et lors de son allocation prononcée devant les cadres du secteur, a déclaré que l'Algérie purifie une grande capacité des eaux usées estimée à environ 600 millions m3 par an, sans compter l'entrée prochaine de nouveaux systèmes d'assainissement, à travers des installations de traitement des eaux usées et leur réutilisation dans l'agriculture et l'industrie, « ce qui va considérablement augmenter ce chiffre », a-t-il dit.Consacré à la présentation du bilan et des perspectives du secteur hydraulique du pays, le colloque national a été une occasion pour le ministre pour avertir contre tout manquement ou retard du programme attendu pour cette année 2025. « Rien ne sera toléré, d'autant plus qu'il sera l'un des principaux critères d'évaluation », a mis en garde le ministre Taha Derbal devant la présence des cadres dudit secteur. Selon lui, « l'Algérie figure parmi les pays pionniers en matière de collecte et de traitement des eaux usées, avec un taux national de raccordement aux réseaux d'assainissement de 93 %, et des capacités de traitement théoriques supérieures à un milliard de m3/an », a précisé le ministre. S'agissant de l'irrigation agricole, le ministre a donné des instructions aux cadres du secteur pour accompagner les agriculteurs, en poursuivant la délivrance des permis de forage de puits destinés à l'irrigation, conformément aux facilités et aux procédures légales en vigueur, tout en veillant à une exploitation rationnelle des ressources en eau souterraine. Concernant l'approvisionnement en eau potable, le premier responsable du secteur de l'hydraulique a exhorté les directeurs des wilayas à redoubler d'efforts pour remédier aux lacunes constatées dans certaines wilayas, « notamment celles ayant lancé des projets d'urgence qui n'ont pas encore été concrétisés », estimant que les efforts et les investissements colossaux fournis par l'Etat « doivent avoir un impact tangible sur le citoyen ». Pour sa part, le secrétaire général au même ministère, en l'occurrence Amar Bougueroua a avancé, lors de sa présentation du bilan d'activités du secteur hydraulique pour l'année 2024, le chiffre de 324 forages qui sont exploités et destinés au profit du secteur agricole. D'une capacité de production estimée à 290.000 m3 par jour, selon le même responsable, l'exploitation des eaux souterraines va passer de 324 à 433 forages pour l'année 2025, « dont 41 forages ont été déjà achevés, notamment dans certaines wilayas du pays qui connaissent un stress hydrique », dira Amar Bougueroua, tandis que le taux d'avancement pour les forages restants balance entre 60 et 70%, « ils seront achevés avant le mois de Ramadhan », assure et rassure le représentant du ministère de l'Hydraulique. Toujours par les chiffres, le SG auprès de la tutelle a ajouté qu'au cours de l'année 2024, neuf projets de connexion inter-barrages ont été achevés, tout en œuvrant à la finalisation de la construction de quatre nouveaux barrages d'une capacité totale estimée à 300 millions m3. Toujours par les chiffres, et parlant des barrages, sur ce plan, le même responsable a indiqué que les travaux du barrage de Djedra (Souk Ahras) ont atteint 99% du taux d'achèvement, et 88 % pour le barrage de Souk Tlata (Tizi Ouzou), tandis que le taux d'avancement des travaux pour le barrage de Boukhroufa (El Tarf) est de 60% et de 28% pour le barrage de Sidi Khalifa (Tizi Ouzou). D'autre part, et concernant les stations de dessalement d'eau de mer, Amar Bougueroua a rappelé les présents au Colloque national qu'il est prévu la livraison partielle, au cours du premier trimestre de l'année 2025, de cinq grandes stations de dessalement d'eau de mer d'une capacité de 300.000 m3 par jour chacune. « Les eaux dessalées représenteront, après la mise en service de ces stations, 42% des eaux produites au niveau national », a fait observer le SG du ministère de l'Hydraulique. D'après le bilan de la tutelle, jusqu'à décembre 2024, le réseau de l'eau potable a été déployé sur 170.000 km, outre la mise en service de 116 stations de traitement des eaux de surface et la production de 9,2 millions de m3/jour d'eau potable, équivalent de 3,4 milliards de m3/an. Avant de conclure son intervention au Colloque national, le SG de la tutelle a fait savoir que le taux national d'alimentation en eau potable s'est élevé à 98%, alors que la moyenne de raccordement au réseau d'assainissement a atteint 93%, précise l'exposé.