Le problème de l'immigration clandestine provenant de l'Afrique a pris une ampleur telle que le fléau se pose aujourd'hui non seulement à l'échelle régionale, mais également européenne. Pour le commandement de la Gendarmerie nationale, « cette situation appelle une solution d'abord régionale, c'est-à-dire impliquant tous les pays qui subissent le flux d'immigrants, puis européenne. Des Etats de l'UE doivent prendre conscience que l'origine du phénomène est avant tout économique. Il faut donc aider les pays subsahariens à faire face à la misère ». Ce sont là les propos du chargé de la communication joint hier par nos soins et qui, à l'occasion, a fait état des dernières statistiques liées à l'immigration clandestine. Ainsi, durant le premier trimestre 2005, les gardes-frontières ont intercepté 3 234 ressortissant étrangers dont 2 244 ont été refoulés et 815 écroués. Parmi ces clandestins, 1 521 sont nigériens, 674 maliens, 57 nigérians, 42 béninois, 42 guinéens et 22 sénégalais. Au moins de juillet 2005, les gardes-frontières ont arrêté 234 ressortissants étrangers clandestins, dont 125 ont été refoulés et 92 écroués. La majorité de ces étrangers sont des ressortissants africains, dont 67 sont des nigériens et 41 maliens. Selon toujours les mêmes sources, les gardes-frontières ont, à la veille de Ramadhan, refoulé plus de 200 clandestins africains à Béchar alors qu'ils venaient d'être acheminés du Maroc vers la frontière algérienne, où ils ont été abandonnés. Plus de 500 Africains sont aujourd'hui parqués par les autorités marocaines non loin de la frontière sud avec Béchar, vivant des conditions inhumaines.