L'ouverture d'une école de formation professionnelle qui n'était qu'un espoir, il y a quelques années, est devenue une réalité pour les jeunes de M'kira, localité relevant de la daïra de Tizi Ghennif. En effet, les exclus du système éducatif étaient voués à l'oisiveté, et il était rare que certains s'en sortent en suivant une formation professionnelle avec de gros sacrifices à Tizi Ghennif, Drâa El Mizan ou à Bordj Menaïel. « Mes parents ne peuvent pas s'offrir le luxe de m'envoyer dans un CFPA car les dépenses occasionnées par les déplacements quotidiens reviennent très cher », nous confie ce jeune qui a été exclu en 9e AF. Au demeurant, ce nouveau centre de formation professionnelle implanté au chef-lieu de la commune est composé de plusieurs salles réparties sur trois niveaux en plus d'un bloc administratif. Il accueillera dans un premier temps des stagiaires en informatique, en comptabilité, en coiffure et en couture. « Ce bâtiment devait servir de maison de jeunes », nous confie un membre de l'association culturelle locale mais, ajoute-t-il, comme le besoin pressant est d'offrir quelque chose à cette masse juvénile, nous avons proposé en l'an 2000 au président de l'APC de profiter de l'opportunité de la visite de Karim Younès, ex-ministre de la Formation professionnelle, pour lui demander l'ouverture d'une annexe à M'kira, d'autant plus que les locaux sont prêts. L'engagement a été obtenu. Par ailleurs, durant tout cet été, un bureau a été ouvert au niveau de l'APC pour recevoir les dossiers des futurs stagiaires dont le nombre avoisine la centaine à l'heure actuelle. En outre, une enveloppe de 2 milliards de centimes a été allouée pour les équipements, alors que l'APC de M'kira s'est engagée à assurer le gardiennage et l'entretien de la structure en attendant la mise en place de toute l'administration. « Je suis vraiment très contente, car je ne voyais rien dans mon avenir, mais avec ce CFPA, tout a changé pour notamment les filles de la localité. Je me suis inscrite dans la section coiffure », nous dit cette jeune fille qui a quitté le lycée en 2e AS. Pour M. Boussaïd, le premier vice-président de l'APC, « il ne fait aucun doute qu'avec cette réalisation, beaucoup de jeunes filles et garçons connaîtront un meilleur avenir ». « Il reste à espérer l'inscription d'un lycée dans la localité », a-t-il ajouté.