La rentrée scolaire s'est déroulée dans de bonnes conditions et sans aucune perturbation, le référendum sur la paix et la réconciliation nationale s'est effectué dans le calme. Notre syndicat n'a pas voulu entraver le déroulement de ces deux événements. Toutefois, nous ne comprenons pas pourquoi on s'acharne encore une fois sur nous », a souligné, outré, M. Mériane, premier responsable du Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (CNAPEST). La colère du premier responsable du syndicat est due à la convocation d'un membre du bureau du CNAPEST par le tribunal de Bir Mourad Raïs et ce, pour une affaire qui remonte à 2003. Le comble, c'est que ce n'est pas le ministère de l'Education qui s'est constitué partie civile dans cette affaire, mais le corps de la police. Les griefs retenus contre M. Lemdani sont : incitation à attroupement et au rassemblement et aussi appel à une grève générale. « M. Lemdani a été convoqué devant le juge et non devant le procureur, ce qui implique que l'affaire a déjà été instruite par le procureur. En 2003, le concerné a été convoqué directement du lycée. Cependant, deux ans après, et au moment où le CNAPEST n'a mené aucune action de protestation, la justice bouge », a souligné M. Mériane, convaincu qu'il existe des cercles qui veulent jouer au pourrissement. « En brandissant aujourd'hui une affaire de l'an 2003, on essaye ni plus ni moins de nous manipuler à distance. Je n'accuse aucune partie, mais je suppose que notre silence gêne un clan. Tout est possible », dira M. Mériane, qui insistera sur le fait que le département de M. Benbouzid n'a déposé aucune plainte contre le CNAPEST. Tout en refusant de révéler les parties qui sont derrière cette action, M. Mériane s'est juste interrogé sur les personnes qui ont intérêt à ce qu'il y ait une agitation sociale en ce moment précis. « Je n'ai pas peur de divulguer les noms de ceux qui veulent le pourrissement, cependant, actuellement, nous n'avons pas de données fiables, ce sont uniquement des suppositions et nous nous posons des questions sur la portée d'une telle procédure », a affirmé notre interlocuteur. Pour sa part, M. Lemdani n'arrive pas à saisir le sens de cette quatrième plainte. « Je suis déjà sous contrôle judiciaire, mon passeport m'a été confisqué et je dois signer une fois par semaine au niveau du poste de police, et aujourd'hui, je suis passé au tribunal de Bir Mourad Raïs en pénal. L'affaire a été reportée au mois de décembre prochain pour la régularisation de procédure », dira notre interlocuteur. M. Lemdani qualifie cette démarche de provocation à l'égard du CNAPEST. Ce dernier, estime son responsable, a de tout temps demandé et revendiqué un dialogue, une concertation et un débat large avec le ministre de tutelle, malheureusement, la réponse nous a été donnée aujourd'hui, elle se traduit par la traduction du CNAPEST devant les tribunaux. M. Lemdani ne comprend pas de son côté à qui profite cette provocation. « Les intimidations et les provocations ne règlent nullement les problèmes que rencontre le secteur de l'éducation », a soutenu le représentant du syndicat. Abordant la question relative à la réforme du système éducatif, M. Lemdani estime que « dans les pays qui se respectent, on ne peut pas mettre la charrue avant les bœufs. Chez nous c'est le contraire, le pouvoir a décidé d'engager une réforme du secteur de l'éducation sans consulter l'élèment fondamental, en l'occurrence l'enseignant. Les élèves sont en contact permanent avec les enseignants et non avec l'administration, donc, l'enseignant doit impérativement se prononcer sur ce dossier », a expliqué notre interlocuteur.