L'initiative de la wilaya pour réglementer l'activité d'exploitation des carrières de sable, et soustraire le domaine public hydraulique au pillage, a connu un début de déconcrétisation à travers la mise en œuvre de la procédure d'adjudication qui s'est déroulée lors de la séance du 18 septembre dernier, au cours de laquelle 30 carrières de sable ont été mises en compétition, et octroyées séance tenante aux plus offrants des 92 concurrents présents. Au terme de cette séance, une valeur de 191 970 000 DA, représentant les prix définitifs d'acquisition de ces carrières, aurait pu être engrangée dans son intégralité, si des défections de dernière minute ne se sont pas manifestées, croit-on savoir auprès des services concernés. Ces défections concernent 17 adjudicataires par les 30 autres et qui ne se sont pas manifestés pour honorer leurs engagements dictés par la formule d'adjudication et ce dans les délais impartis. Du moins, cette procédure, si elle n'a abouti que partiellement, a permis tout de même d'appréhender l'ampleur du manque à gagner pour le Trésor public. Manque à gagner représenté par la différence entre le montant des redevances de l'exploitation des sablières que les domaines encaissaient annuellement, dont la moyenne annuelle ne dépasse guère les 15 millions de dinars, selon l'inspection des domaines de Boussaâda, et la valeur engendrée par la procédure d'adjudication (191 970 000 DA) représentant la contrepartie à l'exploitation des sablières pour une année, soit un manque à gagner d'une valeur de 176 470 000 DA par an, ramené aux quatre dernières années, c'est plus de 70 milliards de centimes qui son allés grossir les escarcelles des pilleurs de tout acabit. Avoir de plus près, l'option prise par la wilaya pour réglementer l'activité d'exploitation des sablières s'avère être difficile et semée d'embûches par le fait que des résistances sont apparues ça et là, notamment au niveau des anciens exploitants, pour certains d'entre eux du moins, qui, tout en refusant de prendre part à la procédure d'adjudication ont continué invariablement l'extraction de sable, dans le même emplacement, en toute quiétude et dans l'impunité totale. Au fait des rouages de la direction de l'hydraulique. Ces exploitants n'ont aucunement respecté la date butoir du 30 septembre pour arrêter l'exploitation et évacuer les lieux. L'autre résistance, qui est plutôt diffuse, à la réorganisation de l'activité serait celle, nous dit-on, qui émanerait de la direction de l'hydraulique, qui, déjà, en 2002, aurait formulé des réserves au plan de lancement du plan de cadastre, qu'était le prélude de la procédure d'adjudication, que la wilaya projette pour mieux contrôler l'exploitation des carrières de sable. Vraisemblablement, des intérêts occultes seraient à l'origine de cette absence à réorganiser cette activité et mettre un terme aux préjudices. Signalons au passage que cette opération de réorganisation prêchée par un certain laxisme et un manque flagrant de coordination dans sa mise en œuvre, par le fait que des exploitants illégaux ont continué à extraire du sable de jour, comme de nuit, et même les week-end, sans contrainte aucune et sans que les services de sécurité ne s'en mêlent. C'est peut-être l'incurie sévissant dans cette activité qui serait à l'origine du désistement des 17 adjudicataires. N'empêche que les autorités de la wilaya semblent décidées à maintenir le cap pour réglementer cette activité, et qu'un remake de la procédure d'adjudication est d'ores et déjà envisagé.