Poète engagé s'il en est puisqu'il lutte, comme il le dit lui-même, contre la médiocrité de la pensée, Adel Siad se dit soulagé actuellement après avoir enterré tous ses livres et recueils de poésies. Rencontré à Tébessa, l'auteur de Echahyane (L'Envieux) a bien voulu nous accorder cet entretien. -Pouvez-vous nous dire qui est Adel Siad ? Adel Siad est écrivain et journaliste. J'ai exercé dans plusieurs journaux arabophones puis j'ai rejoint la Radio nationale en 1995, où il a occupé plusieurs postes, entre autres directeur de la radio locale de Tébessa et de Souk Ahras. Il est l'auteur de plusieurs recueils poétiques tels que Echahyane, Adhahdhah (Le Néant), Assabaâ Erras (Les Doigts de la tête)…
-Quels sont les poètes qui ont nourri votre écriture ? Poétiquement, j'étais influencé par de grands poètes algériens, ceux de ma génération comme Najib Anzar, Abdellah Boukhalfa et Farouk Smira ; mais idéologiquement j'appartiens à l'école d'Adonis, poète, penseur et philosophe syrien ; ses écrits me permettent de voir l'Algérie sous un angle différent. -Vous avez enterré, il y a quelques mois de cela, tous vos recueils de poésies, un événement sans précédent en Algérie et dans le monde arabe… La médiocrité et l'approximation dans la culture en Algérie, surtout dans le domaine de la poésie, me poussent à ne plus écrire. Un jour, j'ai senti peser sur moi une terrible alternative : enterrer ma poésie ou me suicider…. Au moins je suis guéri maintenant… -Vous arrive-t-il de regretter votre geste ? Absolument pas. Mon combat continue pour l'avenir de nos enfants ; je milite pour que nous puissions aller de l'avant au lieu de reculer, il ne faut pas être passéiste.
-Comment se manifeste, concrètement, l'engagement chez vous ? Dans mes livres, j'ai soulevé des sujets politico-religieux qui étouffent la société, en particulier l'intellectuel algérien ; je me suis engagé contre ces concepts tabous qui s'opposent à la confrontation d'idées et au dialogue.