165 commerçants de la friperie au niveau du marché de Volani ont été priés de prendre leur disposition en vue d'une délocalisation imminente. La décision des autorités, assortie d'une invite à «régulariser la situation», a été ressentie par les commerçants, pour la plupart établis depuis 1998 comme un début de la fin d'une activité, celle de la friperie qui cohabitait à côté des étals des fruits et légumes dans un véritable capharnaüm. Les commerçants montés, hier, pour discuter de leur situation avec les responsables, ont reçu un niet catégorique. «L'anarchie dans ce marché informel de Volani doit cesser». Il existe même une étude exhaustive devant radicalement transformer le paysage alentour. Les plaignants ainsi rabroués sont venus donc voir les représentants de la presse. Lettre-pétition à l'appui, les protestataires évoquent «leurs déboires avec l'APC qui a refusé de renouveler leurs baux depuis décembre 2009» et rappellent «des promesses non tenues par les responsables quant à la régularisation d'une situation qui n'a que trop duré». Beaucoup d'autres arguments ont été allégués par les plaignants s'agissant de l'approche préconisée par les pouvoirs publics locaux. «Comment pourrions-nous régulariser et établir des registres de commerce alors qu'on ne dispose pas de bail de location ?», ont-ils proféré.Pour rappel, l'opération délocalisation a commencé au marché de Volani il y a quelques semaines avec l'affectation de 42 locaux aux bouchers qui y exerçaient auparavant. Opération pilotée par le chef de daïra en personne et dont il compte poursuivre l'œuvre pour, dira-t-il, dans une déclaration de presse, «soustraire Tiaret à cette plaie hideuse». Les protestataires, qui développaient deux thèses diamétralement opposées, disent en tout cas «ne pas céder face à la pression» et certains irréductibles brandissent même «la menace de recourir à la rue». À vrai dire, Tiaret est malade de ses marchés dont ceux informels qui ont totalement transformé ses belles artères en gigantesques dépotoirs à ciel ouvert avec les conséquences sur la santé que l'on sait. Le remède existe bien sûr pour peu que les uns et les autres s'inscrivent dans la légalité. Il existe, de surcroît, au niveau du chef-lieu, des centaines de magasins capables d'endiguer ce phénomène, pour le moins majeur pour le développement.