L'imminente opération de délocalisation des 136 kiosques implantés au marché des 40 logements, en plein cœur de Tiaret, reste toujours problématique, si elle n'est entourée de frilosité à voir ces entourloupettes qui caractérisent la démarche officielle. Prévu initialement suivant entente co-signée sur P.V, vers le marché de SONATIBA, après de longues tractations depuis décembre dernier, la délocalisation des marchands installés dans des baraques de fortune, par l'ancienne APC, semble remise en cause, du moins dans son aspect lié au lieu de destination. Les locaux réalisés à la cité SONATIBA étant désormais dévolus aux artisans et aux jeunes promoteurs préalablement désignés sous l'égide de l'ANSEJ et d'organismes chargés de l'emploi, en application du tout nouveau décret ministériel, a été un autre facteur dans ce méli-mélo. Une volte-face plutôt qui a beaucoup affecté les malheureux commerçants qui n'arrivent pas à comprendre cette désinvolture. Mais les responsables concernés disent avoir trouvé une alternative, celle consistant à aménager des kiosques répondant aux normes commerciales et urbanistiques en vigueur, à l'intérieur d'un spacieux hangar désaffecté se trouvant à la cité Belle-vue (ex-Volani). Celui-ci, servant auparavant d'entrepôt pour les directions de l'éducation et de l'OPGI, a été récupéré par les pouvoirs publics. Les marchands concernés semblent ne pas apprécier et disent même, dans une lettre adressée au ministère de l'Intérieur, « être prêts à mourir sous les décombres de ces baraques que nous avons érigées par nos propres moyens, suivant autorisation de l'ex-APC ». Entre-temps, il y avait eu, il est vrai, des tergiversations chez les responsables locaux et la délocalisation maintes fois reportée pour une cause ou une autre dont celle liée au rythme de distribution de logements sociaux dans le chef-lieu de wilaya, a tout l'air d'être sérieuse cette fois-ci. Tergiversations Le wali, par le biais d'un communiqué, parle d'une vision d'aménagement globale du site dit « ensemble urbain le REGINA » qui prend source depuis l'entrée de la nouvelle galerie commerçante, en cours de finition par les chinois, jusqu'aux quais de la gare ferroviaire, là où est prévu l'implant d'une gare pour le tramway. Bien plus, le premier responsable de l'exécutif évoque dans l'exposé des motifs « le souci de valoir à toute cette esplanade un plan d'ensemble qui inclura, outre la galerie souterraine, la place Mohamed Boudiaf, le jardin dit le monument, transformé actuellement en mini zoo et le siège d'Algérie télécoms, jusqu'aux rails », c'est à dire là où s'est imposée durant la décennie rouge cette plaie hideuse qui défigure la ville et transforme le paysage en un capharnaüm digne des républiques bananières. Des études seront lancées, note-t-on, pour l'aménagement d'une grande place pour le divertissement. Outre l'opération éradication du marché informel dit des 40 logements, il y a, selon un élu de Tiaret, d'autres mais de moindres envergures, destinées à délocaliser des groupes de marchands en fruits et légumes. Le phénomène pour récurent qu'il soit en a grand besoin.