Depuis le début du mois sacré du Ramadhan, on assiste à des procès de personnes n'ayant pas observé le jeûne. En quatre semaines du mois sacré, la presse s'est faite l'écho de trois affaires liées à un «délit» que la loi ne condamne pas. Au troisième jour du mois de Ramadhan, soit le 13 août dernier, et dans la localité de Aïn El Hammam, wilaya de Tizi Ouzou, deux personnes ont été interpellées pour «dénigrement et non-respect des préceptes de l'Islam». Ces deux personnes, des ouvriers travaillant dans un chantier privé surpris par des policiers en train de boire de l'eau durant la pause-déjeuner, comparaîtront le 21 septembre devant le juge. A noter que l'un des deux prévenus est de confession chrétienne. L'autre affaire, qui a défrayé la chronique, est celle de la localité d'Ouzellaguen, dans la wilaya de Béjaïa, où une dizaine de personnes ont été interpellées à l'intérieur d'un restaurant fermé. Le propriétaire du restaurant a été relâché après avoir été placé en détention provisoire, sept personnes parmi les prévenus sont citées à comparaître et les deux autres désignées comme témoins à charge. Le procès qui s'est ouvert le 6 septembre a été reporté au 8 novembre prochain. La dernière affaire en date, liée à ce nouveau «délit de non-jeûne», concerne, quant à elle, une autre localité du pays, il s'agit de Tébessa où trois personnes, dont l'âge varie entre 20 et 30 ans, ont été placées mardi sous mandat de dépôt par le procureur de la République près le tribunal de Tébessa pour «atteinte aux préceptes de l'Islam». Les prévenus ont été surpris par les éléments de la police judiciaire en train de déjeuner près de la muraille de la citadelle byzantine en plein centre-ville de Tébessa. A noter qu'à chaque Ramadhan, l'interpellation de personnes n'observant pas le jeûne est devenue depuis quelques années un acte coutumier.