Un restaurateur est placé sous mandat de dépôt, et treize personnes poursuivies pour n'avoir pas observé le jeûne du ramadan. Cela s'est passé à Ouzellaguène dans la région de Béjaia et à Aïn El Hammam non loin de Tizi Ouzou. C'est la police qui a «débusqué» ces non jeûneurs. Leur interpellation a aussitôt déclenché une mobilisation. Une pétition a été lancée sur le net par des associations nationales et internationales pour les soutenir. Selon une version recoupée, dans son établissement fermé, un restaurateur d'Ouzellaguène, dans la région de Bejaia, s'occupait à servir le déjeuner à onze clients, lorsque la police a fait irruption pour les interpeller « en flagrant délit ».Le restaurateur qui a été placé sous mandat de dépôt et ses clients seront jugés lundi 13 septembre. Ils seraient poursuivis sur la base de l'article 144 bis 2 du code pénal qui stipule notamment que « tout individu qui porte atteinte aux préceptes de l'Islam par des écrits, des dessins ou tout autre moyen est passible de 3 à 5 ans de prison ».Même chose, pour deux ouvriers de Aïn El Hamam (dans la région de Tizi Ouzou cette fois) surpris, eux, par des policiers en train de boire de l'eau dans l'enceinte d'un chantier. Ces derniers sont convoqués au tribunal le 21 septembre prochain où un rassemblement de soutien aux accusés est prévu. Le collectif « SOS libertés », de son côé, dénonce cette répression qu'il juge attentatoire à la liberté de culte et de conscience. Il y a deux ans à Biskra, six hommes avaient été condamnés pour non-respect du ramadan à 4 ans de prison, puis acquittés en appel par la Cour de Biskra.Enfin le propriétaire du restaurant a été placé sous mandat de dépôt et des clients cités à comparaître devant un juge. Ils doivent répondre du délit de "non respect des préceptes de l'islam" puni par le code pénal. Ils sont passibles d'une peine de trois à cinq ans de prison et d'une amende de 50.000 à 100.000 dinars.