La Ligue des Champions 2010/2011 a débuté hier soir. Sur la ligne de départ, ils sont trente-deux à rêver. Le prestigieux trophée sera attribué le 28 mai prochain à Wembley. Petit tour d'Europe des prétendants. Ils ressemblent à ceux de l'année dernière. Si les Coupes d'Europe se gagnent au printemps, les belles histoires débutent toujours en septembre. A une époque de l'année où tout reste possible, les principales écuries européennes rêvent de gloire. Toutes ont et auront des arguments à faire valoir d'ici la finale de Wembley. Toutes ont de bonnes raisons d'y croire et de se voir califes à la place du calife intériste. Mais comme tous les ans, il n'en restera qu'un… qui sera ? Le plus ambitieux : l'Inter Vainqueur de sa troisième couronne européenne en mai dernier, l'Inter vise un fabuleux doublé, devenu rarissime. Depuis le Milan AC, vainqueur des éditions 1989 et 1990, personne n'a réussi à remporter la C1 deux années consécutives. Les Nerazzurri réussiront-ils ce que Manchester United, Barcelone et compagnie ne sont pas parvenus à réaliser ces deux dernières décennies ? Massimo Moratti, président du club, ne l'annonce pas, mais laisse entendre l'objectif de l'Inter : «Nous avons des responsabilités européennes désormais. C'est une évidence.» Et celles-ci reposent sur les épaules des joueurs et de Rafaël Benitez, qui a remplacé le grand architecte du triomphe total de 2010 : un certain Jose Mourinho. Un Mourinho dont l'ombre risque de planer quelques mois encore - si ce n'est plus longtemps - sur Giuseppe-Meazza. Le plus sous pression : le Real Madrid Dans sa prestigieuse histoire européenne, le Real Madrid a connu deux traversées du désert en C1. La première s'est étendue sur trente-deux ans, entre 1966 et 1998, la seconde dure depuis huit ans. Huit ans, dans un club comme le Real, c'est très long. Surtout lorsque les parcours se terminent invariablement avant que les choses sérieuses ne débutent. Le Real reste sur six éliminations consécutives en huitièmes de finale. Pour remédier à cette anomalie de l'histoire et aller chercher une dixième victoire en Ligue des Champions, Florentino Perez s'est offert le meilleur entraîneur de la planète, José Mourinho. Le Portugais, déjà vainqueur de deux C1 dans deux clubs différents (Porto 2004, Inter 2010), rompu aux joutes de très haut niveau, va savoir, si toutefois il l'ignorait, ce que les termes pression et impatience signifient réellement. Les plus revanchards : Bayern, Barcelone, Man United Vaincu en finale par l'Inter et Diego Milito, le Bayern revient à la charge et espère décrocher son cinquième sacre - après 1974, 1975, 1976 et 2001 - le 28 mai prochain. Sur le papier, le Bayern est aussi bien armé que la saison dernière. A condition que Robben revienne un jour... A priori, ce ne sera pas avant début 2011. Au moins, le Néerlandais sera frais pour le sprint final. Le FC Barcelone partage un point commun avec le Bayern, celui d'avoir plié sous les coups du futur champion d'Europe. Sortie en demie car battue tactiquement par Mourinho et sa bande (1-3, 1-0), la plus belle équipe du vieux continent a envie de reprendre position sur le toit de la Ligue des Champions. Vainqueur en 2008 et finaliste en 2009, balayé dans des conditions étonnantes par le Bayern en quarts de finale de la dernière Ligue des Champions, Manchester United n'a pas oublié, et, comme tous les ans me direz-vous, revient pour la gagne. Les Red Devils entament cette nouvelle campagne avec une ambition décuplée. Et une doublette Scholes-Giggs inoxydable. Il faudra que ça continue jusqu'en mai. Le plus affamé : Chelsea Roman Abramovich est patron de Chelsea depuis 2003. A son arrivée à la tête des Bleus, le milliardaire russe s'est promis de ramener la coupe aux grandes oreilles à Londres, et plus précisément à Stamford Bridge, là où elle n'a jamais posé les pieds. Ces sept dernières années, le coup n'est jamais passé très loin, il est même passé tout près en 2008. Mais le sort et deux tirs au but de Terry et d'Anelka en ont décidé autrement en finale à Moscou.Cette saison encore, les Blues, dont les points faibles restent bien cachés, font partie des favoris naturels à la victoire finale. Même délestée de Ballack, Carvalho, Deco ou J. Cole, l'équipe de Carlo Ancelotti - titré comme entraîneur en 2003 et 2007 - pourrait fouler la pelouse de Wembley le 28 mai prochain à l'occasion de la grande finale. Home sweet home. Les plus sous-cotés : Milan, Roma, Arsenal, Lyon Sur le papier, la Ligue des Champions 2010/2011 a peu de chances d'échapper à l'un des cadors cités précédemment. Néanmoins, quelques écuries, que l'on pourrait qualifier d'outsiders, chercheront à tirer leur épingle du jeu. Il y a bien évidemment le Milan AC. Fort de son expérience XXL en Coupe d'Europe et de ses stars (Pato, Robinho, Ronaldinho et Ibrahimovic), le club de Silvio Berlusconi sera à surveiller de très près. Même constat pour la Roma qui ne jouit pas du vécu continental des Rossoneri. Arsenal, toujours placé mais jamais gagnant, espère comme Chelsea devenir la première formation londonienne à remporter la Ligue des Champions. Arsène Wenger et ses joueurs savent que cela sera très compliqué. Et les Français dans tout ça ? L'Olympique lyonnais est encore une fois l'écurie la mieux armée. De là à faire mieux que la saison dernière (demi-finale), il n'y a qu'un pas que seuls les plus optimistes franchiront.