Soixante quinze pour cent des 55 milliards de dollars alloués au programme quinquennal de soutien à la croissance économique pour la période 2005-2009 ont été affectés aux différents secteurs et régions au titre des autorisations de programme prévues dans le cadre de loi de finances complémentaire de 2005 et du projet de loi de finances pour 2006. C'est ce qu'a déclaré le ministre des Finances, Mourad Medelci, qui a été l'invité du Club Excellence Management (MDI), mercredi dernier à l'hôtel El Aurassi. « Je peux vous annoncer que la réalisation de la quai-totalité des projets des secteurs lourds de l'hydraulique, des travaux publics et des transports ont démarré avec comme dernier délai de livraison l'année 2009 », précise le ministre qui se dit « plus rassuré aujourd'hui sur la réalisation du programme quinquennal qu'il n'était il y a six mois ». « Nous avons réalisé le premier plan de relance économique, nous réaliserons le deuxième », ajoutera le grand argentier du pays. Pour l'année 2006, qui constitue la première année pleine du programme quinquennal, l'Etat a mobilisé, souligne-t-il, un budget de 2400 milliards de dinars, ce qui représente 46% du PIB. Sur les raisons ayant amené à élaborer le budget en question sur la base d'un prix de référence de 19 dollars le baril, au moment même où les prix dépassent les 50 dollars sur les marchés internationaux, Mourad Medelci évoque le souci de la « prudence » face à la volatilité du marché pétrolier. « Nous avons adopté un programme quinquennal et nous devons en assumer l'aboutissement », a-t-il asséné, allusion aux répercussions néfastes d'une éventuelle chute des prix du pétrole sur l'exécution de ce programme. En réalité, révèle le ministre, « le chiffre de 19 dollars correspond en termes de dépenses à 43 dollars ». Toutefois, poursuit-il, l'écart entre les recettes réelles et les recettes prévisionnelles du budget sera préservé dans le fonds de régulation des recettes dont le solde atteint les « 1400 milliards de dinars, soit près de 20 milliards de dollars ». Revenant sur les grands chantiers du plan quinquennal, il indiquera que la moitié du programme de un million de logements est lancée et que des sites d'implantation pour pas moins « de 2,8 millions de logements ont été identifiés ». Saisissant l'occasion de cette rencontre, plusieurs opérateurs économiques ont interpellé le ministre des Finances sur nombres de questions liées notamment aux crédits bancaires jugés encore trop chers ainsi qu'à l'épineux problème du foncier industriel. Au sujet des taux d'intérêt bancaire, le grand argentier du pays conditionne leur baisse par la seule compétition qui devra, selon lui, intervenir bientôt avec l'ouverture du capital du Crédit populaire algérien (CPA) qui sera suivie juste après par celle de la Banque de développement local (BDL). Pour ce qui est de la rareté du foncier industriel, Mourad Medelci a rappelé qu'une mesure prise dans le cadre de la loi de finances de 2005 portant sur la récupération par l'Etat des terrains détenus par les entreprises publiques et dépassant leurs besoins d'exploitation allait sans doute apporter une solution à ce problème. Il a indiqué à ce propos qu'un décret exécutif élaboré en collaboration avec le ministère des Participations et de la Promotion des investissements et la direction des Domaines relatif à cette mesure était « fin prêt ». La cadence de la réforme bancaire, les conditions de l'ouverture économique de l'Algérie sur les marchés extérieurs, notamment l'OMC, la protection de la production nationale, la fiscalité et la politique des salaires étaient au centre des débats lors de cette rencontre.