C'est la journée la plus meurtrière en Irak depuis la fin de la mission de combat de l'armée américaine. Deux attentats au véhicule piégé apparemment coordonnés ont fait au moins 29 morts et 111 blessés dans deux quartiers de Baghdad hier, journée la plus meurtrière en Irak depuis la fin de la mission de combat américaine le 31 août. Ces attaques ont eu lieu à quelques secondes d'intervalle vers 10h10 (07h10 GMT) près du carrefour d'Aden (nord) et dans le quartier de Mansour (ouest). Une source au sein du ministère de l'Intérieur a fait état de 19 morts et 53 blessés dans le secteur d'Aden, et de 10 morts et 58 blessés à Mansour. «C'était un minibus», a affirmé Abou Abdallah, 40 ans, présent près du carrefour d'Aden au moment de l'attentat. «Le chauffeur s'est arrêté, est sorti en disant aux gens qu'il allait voir un médecin. Quelques minutes après, le minibus a explosé.» L'attaque visait vraisemblablement un bâtiment du département de la Sécurité nationale, qui s'est effondré. La rue était maculée de sang, de morceaux de vêtements et de métal noirci. «Quand la bombe a explosé, tous les papiers et les chaises ont été projetés en l'air et nous avons été jetés à terre», a déclaré sous le couvert de l'anonymat un employé d'Asiacell, blessé à la tête, le t-shirt couvert de sang et de poussière. Doute Une source à l'hôpital de Yarmouk a indiqué avoir reçu dix corps et admis une cinquantaine de blessés, dont 11 femmes et deux enfants. Par ailleurs, un homme et son fils ont été tués par l'explosion d'une bombe magnétique placée sous leur voiture à Ghazaliyah, dans l'ouest de Baghdad, et trois obus de mortier se sont abattus sans faire de victime dans la Zone verte, un secteur ultra-sécurisé qui abrite de nombreux ministères et ambassades. Un responsable d'une milice sunnite luttant contre Al Qaîda a été tué dans la ville d'Abou Ghraïb, à l'ouest de Baghdad, dans un attentat qui a fait deux blessés, selon un responsable du ministère de la Défense. Il s'agit de la journée la plus meurtrière en Irak depuis la fin de la mission de combat de l'armée américaine, qui se concentre désormais à la formation des forces de sécurité locales, alors que les partis irakiens n'ont toujours pas conclu d'accord pour former un nouveau gouvernement, six mois après les législatives. C'est aussi le bilan le plus lourd à Baghdad depuis le 17 août, quand une attaque revendiquée par Al Qaîda contre un centre de recrutement de l'armée irakienne avait fait plus de 59 morts et 125 blessés, dans l'attentat le plus meurtrier depuis le début de l'année. Si les violences ont globalement largement diminué par rapport aux pics enregistrés en 2006 et 2007, l'Irak demeure le théâtre d'attentats quotidiens. Un regain d'attaques a été enregistré en juillet et août qui, selon des chiffres officiels irakiens, ont été les mois les plus meurtriers pour la population irakienne depuis 2008. Ces violences ont alimenté les inquiétudes quant à la capacité des forces irakiennes à protéger seules leur pays. Elles peuvent encore solliciter l'aide de l'armée américaine. Mais les 50 000 militaires américains qui demeurent en Irak devront tous être partis fin 2011.