Face au danger que semblent présenter leurs cultures, les fellahs de la localité de Zaouiet Kounta montrent, déjà, leur inquiétude, en ce début de campagne agricole, sur le sort de la tomate menacée par, encore cette année, la mineuse. Originaire de l'Amérique du Sud, ce lépidoptère, est considéré par les botanistes comme le ravageur le plus redoutable de la tomate. Il est aussi qualifié de «désastre absolu», sa terminologie scientifique venant du terme latin «Tuta absoluta». À Adrar, c'est décembre 2009, dans la région d'Aougrout (Timimoun), qu'il avait fait son apparition ; puis, il s'est propagé à plus de 200 km vers le Sud, dans la localité de Zaouiet Kounta. Cependant, l'an dernier, ce terrible papillon a détruit 50% de la récolte de la tomate d'Adrar. Selon les spécialistes de la protection des végétaux, cet insecte parasitaire développe une forte résistance aux produits phytosanitaires classiques et sa lutte ne peut être efficace que par l'association de certains insecticides systémiques. Mais ce produit est introuvable localement ; ainsi, les agriculteurs doivent avoir recours aux régions du nord pour s'approvisionner. Dans le cadre de l'assistance de l'Etat aux petits fellahs, la DSA d'Adrar envisage de distribuer, pour cette année, des pièges à phéromones sexuelles, qui seront installés dans les champs et dans les serres, afin de réduire les dégâts. La culture de la tomate occupe une place très importante dans l'économie locale de la wilaya. En effet, sur une superficie totale de 3 756 ha dont 2 334 en secteur oasien pour la culture maraîchère, 1 070 ha sont réservés à la tomate. D'après un cadre de la DSA, «si les conditions climatiques sont réunies et si l'itinéraire technique est respecté par les agriculteurs, c'est-à-dire la préparation du sol, la fertilisation par les engrais et le traitement phytosanitaire, on pourrait atteindre, à Adrar, une récolte de 200 quintaux/ha en plein champ et jusqu'à 800 q/ha sous serre».