Dégâts n La wilaya de Tipaza a enregistré des pertes d'environ 20% en matière de culture de tomate, à cause de la prolifération d'un insecte dit «la mineuse de tomate». De son nom scientifique «Tuta absoluta», cet insecte fait des ravages sur la culture maraîchère surtout la tomate, avons-nous appris, hier, en marge de la journée de sensibilisation sur cet insecte, tenue au siège de la Chambre de l'agriculture de la wilaya de Tipaza. Initiatrice de cette activité en étroite collaboration avec la direction des services agricoles (DSA) et phytosanitaires de la wilaya, la Chambre de l'agriculture, selon son secrétaire général, Abdelmoumène Benzahra, a déjà organisé des campagnes similaires concernant cet insecte. Celui-ci, nous apprend Hamid Bernaoui, ingénieur agronome chargé de l'appui à la production au niveau de la Chambre de l'agriculture, «ne cesse de frapper lourdement la production maraîchère notamment la tomate». Le SG de la Chambre nous a expliqué que les plus grandes pertes en tomate ou cultures maraîchères sont occasionnées durant les périodes chaudes à plus de 25°C où la lutte contre ce fléau est difficile. «Nous avons sensibilisé les agriculteurs pour installer un «insect proof», une sorte de moustiquaire à l'entrée des serres pour éviter les insecticides», a-t-il affirmé se désolant que l'agriculteur soit obligé de les utiliser dans les champs bien qu'ils soient nocifs pour la santé. «Nous avons toujours recommandé aux agriculteurs l'utilisation des produits chimiques comme dernier recours», a-t-il repris souhaitant l'arrivée des produits biologiques qui ne sont pas encore homologués chez nous et qui ont l'avantage de protéger l'environnement, préserver la santé de l'homme de façon à ce que nos agriculteurs ne soient plus pénalisés, d'autant que ces produits biologiques ont réalisé d'excellents résultats dans d'autres pays. Alors que les représentants de la Chambre de l'agriculture parlent de l'aide de l'Etat par la distribution gratuite de 1 600 pièges à insecte et 500 bacs attractifs d'insectes, certains fellahs ont exposé leur grand problème quant à l'insecte lui-même et à la cherté des engrais et des produits chimiques pour lutter contre la mineuse de la tomate, faute de cartes de fellah. «Nous activons de père en fils dans l'agriculture sur des terres héritées de nos ancêtres. Mais, nous ne pouvons nous procurer les produits sans carte de fellah que nous devons avoir avec l'acte de propriété», nous dit l'un d'eux. «Nous sommes des milliers à souffrir de ce problème. L'Etat doit trouver une solution. Nous ne pouvons subvenir aux besoins de nos familles ni faire face à la cherté de ces produits», poursuit un autre. «Le simple citoyen ne sait pas que nous souffrons et que nous perdons beaucoup de nos cultures. Des pertes inestimables. Il ne doit donc pas être surpris des prix élevés de la tomate par exemple», renchérit un autre. Le SG de la Chambre de l'agriculture affirme que les traitements contre cette mineuse sont «très, très cher sur le marché et que pour traiter un hectare, il faut 4 millions de centimes». Au sujet de la contrainte concernant la carte de fellah, il a rassuré que les services concernés sont en train d'étudier le moyen pour aider ces fellahs qui se trouvent en majorité à l'extrême ouest de Tipaza et dans les montagnes. Pour rappel, la wilaya de Tipaza, à vocation maraîchère, notamment dans les cultures de primeurs, produit 692 000 quintaux de tomate de saison et 350 ha en tomate industrielle, selon Benzahra, SG de la Chambre.