Une réalité préoccupante: la capacité, dangereusement importante, du «papillon» à se propager. La Mineuse de la tomate ou Tuta absoluta menace la production nationale. Pour preuve, pas moins de 19 wilayas sont touchées par cette maladie. Réputées pour leur production abondante de la tomate, les wilayas de Mostaganem et de Chlef viennent en tête des régions où plane le spectre du mal. S'ensuivent les wilayas d'El Tarf, Oran, Aïn Defla, Boumerdès, Alger, Bouira, Tizi Ouzou, Béjaïa, Jijel, Skikda, Mila, Tlemcen, M'sila et Biskra. Dans la wilaya de Bouira, la Tuta absoluta a envahi 65 hectares de terres agricoles. Ainsi, pas moins de 21 exploitations ont été touchées, notamment dans les régions de Kadiria et de Lakhdaria. En effet, les agriculteurs de ces contrées ont constaté, non sans amertume, les effets de la maladie sur leur production. Et pour cause, des papillons mesurant 6 à 7 millimètres de long et environ 10 mm d'envergure, sont en train «d'envahir» les champs de tomates. Ce lépidoptère cause, ainsi, des pertes allant jusqu'à 80, voire 100% de la tomate. Impuissants, les cultivateurs se plaignent des attaques ravageuses des «papillons». Et pour cause, ces derniers provoquent, des galeries blanchâtres renfermant chacune une chenille et sa déjection. Selon les spécialistes, «les galeries se nécrosent avec le temps et brunissent.» Le plus inquiétant est que les «chenilles s'attaquent aux fruits verts comme aux fruits mûrs». Ainsi, «les tomates présentent des nécroses sur le calice ou des trous de sortie à leur surface». La Mineuse de la tomate est en train de se propager de manière dangereuse à l'échelle nationale. Ni les engrais, ni les insecticides n'ont eu raison de la Tuta absoluta. Preuve en est, pas moins de 9% des champs, supposés être protégés, ont été ravagés. Aussi, les serres n'ont pas été épargnées. Dans la wilaya de Tipaza, l'espace touché par la Mineuse est estimée à 20% de la surface globale des serres. Aussi, près de 60% des serres non protégées ont été ravagées dans la wilaya de Mostaganem et ce pendant le mois d'avril dernier uniquement. Face à ce fléau, le ministère de l'Agriculture a décidé de passer à l'action. En effet, le département ministériel a réservé une enveloppe de 5 milliards de centimes. Objectif: acquérir des produits chimiques et des pièges pour arrêter le développement de la Mineuse de la tomate, puis éliminer le «papillon» qui en est la cause. Chargé de cette mission, l'Institut national pour la protection des plantes a acheté, 10.000 pièges et 20.000 boîtes de phéromone. Le tout distribué à 93 inspections à l'échelle nationale. Et le procédé n'a pas été sans révéler une réalité préoccupante: la capacité importante de prolifération de la Tuta absoluta. La preuve par les chiffres: sur 550 pièges tendus dans des surfaces cultivées, la densité du papillon a été de 370 lépidoptères par piège. Le constat étant établi, l'Inpp a pris une série d'initiatives concrètes, parmi lesquelles, l'organisation de campagnes de sensibilisation des différents intervenants dans le domaine agricole. Par ailleurs, les autorités concernées comptent intensifier la lutte contre la mineuse de la tomate. Ainsi, une quantité importante de pièges sera utilisée pour «attraper le papillon».