Un attentat à la bombe a été perpétré tôt dans la matinée d'hier au chef-lieu de la commune de Bordj Ménaïel, à 35 km à l'est de Boumerdès. Une bombe de fabrication artisanale a explosée au passage d'une patrouille pédestre des services de sécurité, causant la mort de deux éléments de la BMPG et des blessures légères à trois civils, dont un éboueur de l'APC. Ces derniers ont été évacués en urgence vers l'hôpital de la ville où ils ont reçu les soins nécessaires avant de rejoindre leurs familles dans la matinée de la même journée. L'attentat a eu lieu au niveau du principal boulevard de la ville (boulevard Amirouche) et à 300 m du siège du commissariat. Les victimes, âgées de 24 et 27 ans et originaires des localités de Ouled Moussa (Boumerdès) et Sour El Ghozlane (Bouira) s'apprêtaient à prendre la relève au niveau du barrage de contrôle dressé par la police à l'entrée ouest de la ville. L'engin mortel a été placé à un endroit très fréquenté et ceinturé par quatre cafés, un bureau de poste et plusieurs locaux commerciaux. Contrairement aux autres attentats perpétrés par le passé, celui d'hier n'a pas causé de gros dégâts matériels aux commerces et bâtisses avoisinants. Il n'y a que le kiosque faisant face au café Chabane qui a été touché. À notre arrivée sur les lieux, rien n'indiquait que l'endroit avait été le théâtre d'un attentat quelques heures auparavant. Les quelques personnes que nous avons abordées ont exprimé une vive inquiétude et une grande indignation. «C'est anormal ! Il y a moins de quinze jours de cela les services de sécurité ont désamorcé une bombe artisanale à la sortie ouest de la ville et aujourd'hui nous sommes tirés brutalement du sommeil par l'effet de l'explosion», tempête un citoyen. L'endroit où a lieu l'attentat d'hier démontre que les groupes armés sont loin d'être affaiblis à Boumerdès. Les dissidences internes qui ont rongé leur organisation ces derniers mois suite aux redditions de certains de ses chefs notoires n'ont pas réduit les capacités de nuisance des phalanges qui infestent encore les maquis de la région.