Challenge, relookage et repositionnement » tels sont les maîtres mots du directeur général de l'ENTV, Hamraoui Habib Chawki, pour définir le lancement de la nouvelle grille des programmes 2005-2006 de de la Télévision nationale (ENTV - terrestre - Canal Algérie et A3). Et ce, lors d'une conférence de presse animée, hier matin, au siège de l'ENTV. Une grille des programmes se voulant à la fois ambitieuse, interactive, algérianisée, maghrébine et universelle. La chaîne terrestre reflétera une proximité, l'A3 une présence respectable et spécifique au sein du bouquet satellitaire arabe, sans être orientalisante, et Canal Algérie, une captation francophone pour la communauté des Algériens à l'étranger. Parmi les nouveautés, l'on peut citer une émission de divertissement virtuellement de grande écoute, le samedi en prime-time, « Marathon Race », et « Koul wahed ou zahrou » mêlant jeux éducatifs et culturels, « Thirza » émission socioculturelle entièrement en tamazight, « Waqiouna (Notre réalité) », magazine de grands reportages de société, ou encore « Mawahib » (talents) El abtal (Les héros). Et accessoirement, une quinzaine de feuilletons en chantier seront diffusés après l'Aïd. « Akhir Kalima » est réduite à une diffusion par semaine, et ce, avant sa délocalisation depuis la Tunisie en Algérie, à la fin de l'année 2005. « Familia » n'est pas reconduite faute de sponsor. Car très onéreuse. Chaque numéro coûte 11 000 euros avec une fréquence de quatre fois par semaine sans compter les droits à Endemol. Pour ce qui est des projets, la chaîne tamazight sera opérationnelle à partir de mars 2006, on compte lancer d'autres chaînes culturelles, de divertissement, économique et celle parlementaire, d'ici à 2007. Même la chaîne TNT est inscrite au menu des perspectives de la TDA pour une opération pilote, dans un premier temps, dont l'émission couvrirait une bande centrale s'étalant de Bouira à Tipaza. Cependant, toujours tributaires d'incidences financières et par conséquent de la révision du cahier des charges. Par ailleurs, la direction de l'ENTV est en contact avec la chaîne satellitaire libanaise LBC concernant une éventuelle production en Algérie de « Star Academy ». D'autant plus que deux candidates algériennes y participent cette année. Ainsi qu'une grande émission faisant dans la prospection de nouvelles voix et autres jeunes talents à travers l'Algérie et l'ouverture prochainement d'une nouvelle maison de la télévision. Quant au ratage cathodique de ce Ramadhan, en l'occurrence le feuilleton Babor D'zaïr réalisé par le cinéaste Merzak Allouache, dont tout le monde parle - du naufrage bien sûr -, Hamraoui Habib Chawki semble avoir écouté son SOS et le rendra en croisière insubmersible : « Je ne pouvais pas être déçu avec Merzak Allouache, je ne pouvais qu'être content. J'essaie de comprendre et de ne pas condamner. J'ai lu une condamnation dans la presse. Je ne suis pas d'accord avec cette approche. Comment pouvez-vous faire l'impasse de l'auteur de record de 4 millions d'entrées (le film Chouchou) ? Je ne suis ni déçu ni content... Je n'ai pas lu le scénario et je n'ai pas de comité de lecture de scénarios. Je fais confiance... J'ai été étonné de voir quelques chiffres avancés (à propos de la production de Babor D'zaïr)... Les créateurs ne sont pas des anges... » Malgré le zapping unanime de la vox populi - car les téléspectateurs algériens sont devenus exigeants et sélectifs vis-à-vis des programmes nationaux et satellitaires - Babor D'zaïr (radeau de la Méduse) est logiquement dédouané tacitement et « diplomatiquement » par la production exécutive de l'ENTV. Et ce, malgré les lourdeurs, longueurs et langueurs, et l'« indigestion filmique », une distribution empiriquement mal mise à contribution ayant donné le mal de mer et de mire aux téléspectateurs lesquels jetteront leur dévolu sur la brillance de Nass M'lah City, la passion d'El Bedra, l'hilarité de Djeha ou encore l'impertinence de la caméra cachée de Hakda wala k'thar de Belkacem Hadjadj. Et ils sont des millions (peut-être une minorité pour l'audimat administatif de l'ENTV). Financièrement parlant, selon le DG de l'ENTV, Hamraoui Habib Chawki, la production de Babor D'zaïr a coûté 92 millions de dinars, Nass M'lah City 60 millions de dinars, Djeha 34 millions de dinars et El Bedra 2,7 millions de dinars. Bref, le naufrage Babor D'zaïr revient cher. Et là, la croisière ne s'amuse guère !