L'Iran a pris des mesures pour empêcher l'espionnage de ses activités nucléaires par les pays occidentaux, a indiqué le chef du programme nucléaire iranien, Ali Akbar Salehi, dans une interview à l'agence Fars. Dans le passé, a expliqué M. Salehi, «les pays occidentaux (...) ont pris contact avec certains experts de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique pour les appâter en leur proposant de meilleurs emplois et une meilleure éducation à l'étranger». «Malheureusement, certains employés de l'OIEA ont trébuché face à ces offres», a-t-il reconnu, en ajoutant que les autorités avaient pris des mesures pour empêcher cela. Elles ont notamment amélioré les salaires et le logement des employés, auxquels ont également été octroyés des avantages relatifs «à l'éducation et aux obligations militaires de leurs enfants», a précisé M. Salehi. Les autorités ont aussi pris des mesures pour «protéger les informations» internes à l'OIEA, notamment concernant «les achats à l'étranger», a-t-il précisé. «Nous n'avons rien de secret, mais il n'est pas nécessaire que tout le monde ait accès à toutes les informations», a-t-il souligné. La déclaration de M. Salehi intervient alors que le ministre des Renseignements, Heydar Moslehi, a annoncé la semaine dernière que l'Iran avait arrêté plusieurs espions nucléaires, sans donner de précisions. L'Iran a annoncé à plusieurs reprises ces dernières années l'arrestation et le jugement d'«espions nucléaires». En novembre 2008, Ali Ashtari, reconnu coupable d'espionnage au profit d'Israël, a été exécuté. Il avait été accusé d'avoir vendu à différentes institutions militaires et nucléaires des équipements permettant l'interception par le Mossad des communications iraniennes. «La question de l'espionnage existait par le passé, mais elle s'estompe jour après jour», a estimé M. Salehi. Il a également démenti à nouveau que le virus Stuxnet, qui s'attaque aux ordinateurs gérant les installations industrielles, ait infecté les sites nucléaires iraniens. «Nous avons protégé nos systèmes informatiques et je peux dire qu'il n'y a pas de danger sérieux» pour le programme nucléaire iranien, a-t-il affirmé.