Les autorités de Téhéran ont révélé samedi que des salariés travaillant dans des installations nucléaires en Iran avaient été trompés par des promesses d'argent afin de livrer des secrets à l'Occident, mais qu'une sécurité accrue et l'octroi d'avantages avaient permis de mettre fin à ces activités d'espionnage. Cette annonce du vice-président Ali Akbar Salehi est à ce jour la confirmation la plus nette d'une lutte engagée par l'Iran contre l'espionnage dans ses installations nucléaires. Au cours des dernières semaines, Téhéran a annoncé l'arrestation de plusieurs espions, et a dû batailler contre un ver informatique relevant, selon l'Iran, d'un complot occidental destiné à faire capoter son programme nucléaire. D'après l'agence de presse semi-officielle Fars, M. Salehi a déclaré que certains employés avaient eu accès à des informations sur des projets de l'Iran pour des "affaires commerciales". La dépêche ne détaille pas la nature précise des informations ni le cadre dans lequel les activités d'espionnage ont eu lieu. "Maintenant, ces routes sont bloquées. La possibilité d'une fuite d'informations est pratiquement impossible", a déclaré le vice-président cité par Fars. "Le personnel et les dirigeants en sont tous venus à la conclusion qu'il s'agit d'une question nationale et que nous devrions régler nos problèmes entre nous". M. Salehi est également le chef de l'Organisation de l'énergie atomique en Iran. Son prédécesseur Gholam Reza Aghazadeh avait déclaré en avril 2008 que certains scientifiques travaillant dans le secteur nucléaire en Iran avaient été approchés par des Occidentaux mais avaient refusé de se livrer à des activités d'espionnage en échange de leurs offres. Le vice-président iranien a déclaré que l'accès aux informations avait été restreint dans les installations nucléaires, dans le cadre d'un renforcement des mesures de sécurité. Il a également précisé que des brochures avaient été diffusées par l'agence nucléaire iranienne à ses personnels afin de les alerter sur les diverses techniques utilisées par les Occidentaux pour les tromper et les conduire à espionner. M. Salehi a ajouté que des mesures avaient été prises pour améliorer les conditions de vie des personnels dans le but de les protéger contre les tentations et les offres occidentales. L'Iran s'est déclaré prêt à reprendre les négociations avec les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU et l'Allemagne (G5+1) fin octobre ou début novembre, rapporte l'agence de presse semi-officielle iranienne ISNA samedi. "Fin octobre ou début novembre est un moment approprié pour les négociations entre les représentants de l'Iran et ceux des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU et de l'Allemagne", a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères Manouchehr Mottaki au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue cubain Bruno Eduardo Rodriguez Parrilla à Téhéran. "La date exacte sera étudiée par les deux parties et sera rendue publique après qu'elle soit fixée", a affirmé M. Mottaki. Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Ramin Mehmanparast, avait indiqué mardi que l'Iran soutiendrait les négociations avec l'Occident pour obtenir la reconnaissance du droit iranien à l'énergie nucléaire.