Grâce à la vigilance de la brigade de gendarmerie de la wilaya de Sétif, une perte de 6 milliards de centimes a été évitée à l'ENIE et une grosse affaire d'escroquerie déjouée. L'affaire tire son origine lorsqu'une bande de malfaiteurs, originaire de la wilaya d'Oum El Bouaghi, débarque au point de vente ENIE de Sétif pour faire le plein de téléviseurs et au profit des travailleurs de l'entreprise japonaise Cojaal, dont le siège social est situé à Oued Smar, à Alger.Pour «berner» ses interlocuteurs, le chef du clan, qui a voulu frapper un bon coup et faire main basse sur plus de 2000 téléviseurs, a présenté un dossier bourré de faux documents (bon de commande portant le sceau et les coordonnées de l'entreprise Cojaal, un faux chèque de la BEA et une carte d'identité nationale falsifiée). Pour «booster» ses gains, le faux agent de Cojaal a même présenté un faux certificat de franchise qui l'exonère de la TVA. La manière de faire du client, qui voulait enlever sa marchandise un jeudi soir, a éveillé les soupçons des responsables de l'entreprise. Sentant l'escroquerie, ces derniers ont alerté la compagnie de gendarmerie nationale de la capitale des Hauts-Plateaux, laquelle a pris de sitôt l'affaire en main. Pour ne pas éveiller les soupçons de ce réseau d'escrocs, une équipe de gendarmes s'est mise dans la peau des travailleurs de l'ENIE. Confiants, le chef de bande et trois de ses acolytes se sont présentés jeudi 8 octobre, vers 20h, pour charger le «butin» dans deux camions loués pour la circonstance.La vérification de leur vrai-faux dossier par un officier jouant pour la circonstance, le rôle d'un magasinier, a donné raison aux gestionnaires de L'ENIE. En découvrant le pot aux roses, les gendarmes ont mis la main sur ce premier groupe d'escrocs, pris en flagrant délit. Pour venir à bout de tout le réseau, ils ont saisi les téléphones portables des mis en cause, qui ne pouvaient de ce fait, alerter leurs complices basés à Oum El Bouaghi.L'interrogatoire des inculpés a orienté les enquêteurs vers le local du cerveau de la bande, un vendeur d'électroménager ayant transformé son arrière-boutique en laboratoire de falsification de documents et de sceaux officiels. Ne se doutant de rien, ce dernier a été appréhendé à Oum El Bouaghi, à l'intérieur de son magasin.Un important lot de faux documents et outils de falsification ont été saisis. Présentés lundi soir devant le magistrat instructeur près le tribunal de Sétif, quatre des mis en cause ont été placés en détention préventive pour constitution de bande de malfaiteurs et faux et usage de faux. Malade chronique, le cinquième a été, quant à lui, placé sous contrôle judiciaire. Notons que cette unité a, par le passé, déjà fait l'objet de deux tentatives d'escroquerie semblables.