Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a présidé hier au siège de la Cour suprême, à Ben Aknoun à Alger, l'ouverture de l'année judiciaire 2010-2011 en présence de hauts responsables de l'Etat, de membres du gouvernement et de cadres du secteur de la justice. Dans une brève allocution à cette occasion, le président Bouteflika a mis en exergue le rôle du secteur de la justice au sein de la société, soulignant que «la justice étant le garant de la démocratie et de la protection de la liberté et des droits de l'homme et la base de l'édification d'une société saine et de la réalisation du développement, l'Etat a pris des mesures qui confèrent de larges prérogatives au pouvoir judiciaire dans l'accomplissement de ses missions de lutte contre le crime dans le respect de la loi et de la présomption d'innocence». Le chef de l'Etat a ajouté que «dans un souci d'efficacité accrue, une instance nationale de lutte contre la corruption a été créée et dotée des mécanismes indispensables à l'accomplissement de ses missions.» Aucun mot donc sur les gros scandales financiers de l'année, de Sonatrach à l'autoroute Est-Ouest en passant par des dizaines d'affaires de détournement de deniers publics. Rien non plus sur les affaires instruites par la justice sur des non-jeûneurs ou des chrétiens un peu partout dans le pays. De son côté, le ministre de la Justice, Tayeb Belaïz, s'est contenté de chiffrer ses «réalisations» : 94% des décisions des justices appliquées, procédure de délivrance des jugements, ne dépassant pas les 20 jours, 1500 nouveaux magistrats envoyés en poste en 2009, près d'une soixantaine de structures entre cours et tribunaux réceptionnés, etc. On est loin, très loin, du cas Mohamed Gharbi et de la confirmation de la condamnation à la prison ferme de l'universitaire Ahmed Rouadjia.