Le 21e anniversaire de la disparition de l'écrivain et dramaturge Kateb Yacine a été marqué par la tenue de la deuxième édition du colloque international organisé par l'association Promotion tourisme et action culturelle de Guelma. Guelma De notre envoyé spécial Les travaux du colloque qui se sont étalés sur deux jours (mercredi et jeudi derniers) ont réuni des universitaires venus de Guelma, Oran, Tizi Ouzou, Constantine, Annaba et Béjaïa ainsi que des chercheurs de différents coins du monde (Autriche, France et Etats-Unis). Un total d'une quinzaine de conférences dont le thème est «Nedjma : modernité, esthétique, héroïsme romanesque» ont été présentées au public nombreux qui a suivi de longs débats, contradictoires, mais passionnants tant les créations de Kateb Yacine nécessitent encore de tracer de nouvelles pistes de recherches, ont estimé les communicants dans leurs conclusions. Dans ce contexte, Catherine Milkovitch-Rioux de l'université de Clermont-Ferrand (France) présente son constat : «Ces échanges montrent l'extrême richesse d'une œuvre dont de nouvelles perspectives s'ouvrent à chaque lecture, qu'elles relèvent des mythes, de l'histoire, de la fiction, de la poétique ou encore de la sémiotique. Mais les chercheurs ont relevé la nécessité de poursuivre ces travaux l'année prochaine en s'intéressant aux relations entre les arts : l'écriture de Kateb se prête à une comparaison avec la création picturale». A ce propos, Fadhila Kateb, sœur de l'écrivain, est déterminée à faire aboutir le projet d'une rencontre à un double niveau : académique et artistique. Il s'agirait de traiter à la fois de Kateb Yacine et M'hamed Issiakhem, immenses intellectuels et amis inséparables. «Il est nécessaire, à mon sens, d'unir les deux hommes dans une même rencontre car on ne peut pas les séparer même dans la postérité», affirme Fadhéla Kateb. L'idée d'organiser une telle manifestation a germé en marge du colloque de la semaine dernière. S'appuyant sur son expérience après l'hommage qu'elle a organisé en 2008 à Taboudoucht (Tizi Ouzou) autour de l'œuvre de son oncle M'hamed Issiakhem, Djamila, coordinatrice du Fonds Issiakhem, explique l'objectif d'une telle manifestation : «L'organisation d'un tel colloque permettrait de perpétuer le combat de l'écrivain et du plasticien dont l'action commune et fédératrice aura permis à toute une génération d'exister. Un tel colloque ne serait pas simplement un hommage aux deux hommes, mais plutôt un acte rassembleur autour de leurs idéaux. Nous le ferons dans une année ou plus, car un tel challenge demande du temps, des moyens et une mobilisation. Le lieu n'est pas encore décidé, mais d'ores et déjà, les gens de Guelma ont émis le vœu de faire rassembler ces deux figures de la littérature et de la peinture dans leur ville». La réflexion est sérieusement engagée par les participants au colloque de Guelma, galvanisés qu'ils sont par sa réussite.