Lancé officiellement le 1er mars 2010, le site www.maghrebemergent.com affiche une ambition claire : devenir le numéro 1 de l'info économique dans la région Maghreb. Une ambition que ne cache pas son directeur de la publication, El Kadi Ihsane, qui nous reçoit aimablement au siège de la société éditrice, «Interface Médias», sise Place Ahmed Zabana à Alger. «Après l'expérience ‘algeria-interface' qui a duré de 1999 à 2003, nous avons décidé, un groupe de journalistes et moi-même, de créer cette agence qui se veut un provider de contenus multimédia», confie notre hôte. Journaliste économique de renom, El Kadi Ihsane est revenu, pour ainsi dire, à ses premières amours, lui qui est économiste de formation : «J'ai pratiqué à fond le journalisme politique dans les années 1990. Mais après l'arrivée de Bouteflika au pouvoir, et surtout après la fermeture du champ politique qui a suivi sa réélection en 2004, je suis revenu à ma première compétence, à savoir l'information économique. D'où ma collaboration avec El Watan-Economie puis Les Afriques dans la foulée. Donc on était déjà sur ce segment-là,» explique notre confrère. www.maghrebemergent.com, force est de le constater, gagne de plus en plus en visibilité. Selon des chiffres fournis par la commerciale de la boîte, Baya Saidoun, le site était visité par près de 8000 lecteurs durant la semaine allant du 4 au 10 octobre 2010. «C'est une fréquentation satisfaisante pour un site spécialisé», juge E.K.Ihsane, avant d'ajouter : «Selon une étude, il faudrait atteindre les 150 000 visites par mois pour être solvable. On y travaille. Le site est censé se développer sur trois ans, il y a encore des cases à pourvoir.» Les premiers annonceurs arrivent déjà, à l'instar de Nedjma, Alliance Assurances et d'autres. Les tarifs pratiqués sont très généreux : 20 000 DA le prix d'une bannière pendant une semaine. El Kadi Ihsane souligne, par ailleurs, que le site a démarré en partenariat avec Le Quotidien d'Oran pour son supplément économique du mardi, afin de se donner plus d'audience. Les recettes publicitaires du supplément sont partagées fifty-fifty. «Une parution publicitaire dans Les Afriques équivaut à deux à trois mois de bandeau sur le site Internet», affirme Baya Saidoun. «Cela vous donne une idée du gap important qui sépare les deux médias», observe El Kadi Ihsane. Mais notre interlocuteur reste confiant quant à l'évolution rapide de la presse électronique. «Notre gage, c'est notre crédibilité. Les annonceurs ne souhaitent pas associer leur image à des sites peu crédibles. Nous travaillons donc pour offrir un contenu équilibré. De plus, nous sommes clairement identifiés, et cela sécurise les annonceurs.» «En termes de modèle économique, l'une des formules qu'entend développer le site est l'offre d'une information pointue pour un public initié : on essaie d'intéresser tout le monde à l'info économique mais parallèlement, nous développons une information plus fine sur l'énergie ou sur la bourse et ça sera un service payant», annonce El kadi Ihsane.