Les débats sur le projet de loi de finances 2006, présenté hier pour examen à l'APN par le ministre du Commerce, Mourad Medelci, ont focalisé principalement sur la majoration des tarifs de la vignette automobile à carburant diesel ainsi que le prix de référence pour l'élaboration de ce projet de loi de finances à 19 dollars le prix du baril de pétrole. Si la commission des finances et du budget a, dans son rapport préliminaire sur le projet de loi, suggéré l'adoption de 68 articles sur les 79 proposés, en demandant la suppression de 2 articles : l'article 23 relatif à la majoration des tarifs de la vignette automobile pour les véhicules à carburant diesel initié dans le cadre de la « lutte contre la pollution de l'environnement » et l'article 53 relatif à la concession du domaine national forestier. La commission a, en outre, proposé l'amendement de 9 autres articles, dont ceux relatifs au relèvement des tarifs de la taxe sur la transaction de véhicules automobiles d'occasion et aux tarifs du timbre des assurances. N'ayant pas encore, pour certains députés, gobé la mesure de suppression de l'importation des véhicules de moins 3 ans, le député Khaled Benaïssa du FLN a indiqué que cette mesure est anticonstitutionnelle et a entraîné des désagréments énormes aux ex-bénéficiaires de la famille révolutionnaire. « Il est inadmissible que des concessionnaires installés en Algérie obligent des invalides de la guerre de Libération nationale de payer en devises afin de bénéficier des avantages que leur confère le ministère des Moudjahidine », a-t-il martelé. D'autres députés lui emboîteront le pas en proposant la suppression des articles ayant trait aux taxes sur les véhicules carburant diesel. C'est dire que tout ce qui touche à l'automobile suscite intérêt chez nos députés. Si la majorité des intervenant se sont interrogés sur le maintien par l'exécutif du prix de référence à 19 dollars au moment où le brut dépasse les 60 dollars, Ammar Takjout du Parti des travailleurs, considère, pour sa part, que la polémique des 19 dollars et 43 dollars est « un jeu de cache-cache du gouvernement avec la Banque mondiale et le FMI ». Pour lui, le déficit budgétaire de plus de 16% du budget est « énorme », contestant une politique budgétaire « trop prudentielle ». Il a estimé que le revenu des ménages s'est nettement détérioré et la croissance sans industrie n'en est pas une, dit-il, en s'interrogeant au passage sur ces taxes toujours ascendantes « qui ne font qu'augmenter même quand les caisses de l'Etat sont pleines ». Le député du PT n'a pas manqué de saluer « le militantisme patriotique » du ministère de l'Intérieur et de celui de la Défense nationale (MDN) pour l'octroi des marchés aux sociétés nationales. Le député Djillali Merah, pour qui le tarif de référence de 19 dollars « est une erreur », s'est interrogé sur la signification des réserves de 55 milliards de dollars lorsque les citoyens vivent dans le désarroi, livrés aux émeutes et brûlants des APC et édifices publics. Pour lui, l'élu à quelque niveau que ce soit continue à être marginalisé. Si pour Abdelaziz Sedjrari, la promesse des 100 locaux commerciaux pour chaque commune annoncée par l'exécutif « est une chimère », en prenant comme exemple les émeutes d'Arzew, le député Kamel Sanhadji a, quant à lui, interpellé le ministre du Commerce sur la promesse non tenue du gouvernement quant au rapatriement des dépouilles mortelles des émigrés.