Le bureau fédéral a tenu sa dernière réunion statutaire de son mandat électif sous la présidence de Mohamed Raouraoua (président de la FAF), élargi aux présidents de la ligue nationale, interrégions et ligues régionales, hier au siège de la FAF. Dans le communiqué qui a sanctionné cette réunion, « le bureau fédéral exprime ses vifs remerciements et sa reconnaissance à Son Excellence Abdelaziz Bouteflika, président de la République, pour l'intérêt et la sollicitude accordés à la FAF », remercie toutes les institutions qui ont aidé la fédération (chef du gouvernement, défense nationale, intérieur et collectivités locales, les sponsors et partenaires) qui ont accompagné la FAF durant les quatre années de mandat. Le bureau fédéral n'a pas épargné la tutelle, soulignant qu'il « regrette vivement l'ingérence de l'administration des sports durant le dernier trimestre et surtout les mauvaises appréciations des différents responsables, à leur tête le ministre de la Jeunesse et des Sports, qui auraient dû prendre en considération l'ensemble du bilan des activités de la FAF ». Dans ce registre, le bureau fédéral met l'accent sur la « gestion, structuration, animation, organisation des compétitions, réglementation et relations internationales sont suffisamment éloquentes », affirmant au passage que « les résultats des équipes nationales sont le fruit du travail des clubs, de la fédération et de l'administration des sports, animés par une politique permanente de développement de la discipline et une stabilité des instances et structures de gestion ». Cette attaque en règle contre la tutelle ne s'arrête pas là puisque le bureau fédéral ajoute : « A ce jour et malgré les décisions du gouvernement, l'administration des sports n'a jamais mis à la disposition des clubs de l'élite et de la fédération les moyens infrastructurels spécifiques pour la préparation, la formation des joueurs et les regroupements des équipes nationales. » A travers ce passage, le bureau fédéral rappelle quelques-unes des décisions arrêtées en Conseil interministériel consacré au football (et jeux Arabes) en 2002. La suite du communiqué est du même tonneau dans la mesure où, pour la première fois, le bureau fédéral répond officiellement aux déclarations et chiffres avancés par le MJS au sujet des subventions reçues par la FAF. Le bureau fédéral rétorque : « Quand aux moyens financiers et contrairement à ce qui a été avancé de manière mensongère et malveillante, jamais la fédération n'a reçu, sur les quatre dernières années, 140 milliards de centimes, même si le budget de l'Etat prévoit effectivement 35 milliards de centimes par an au football. Cela demeure très insuffisant au regard des budgets des fédérations d'autres pays similaires et des objectifs ambitieux assignés à notre football. » Pour étayer ses dires, le bureau fédéral publie un tableau des subventions reçues par année (2002/ 2005) du MJS. Au titre de l'année 2002, le communiqué précise que la FAF a reçu 12 milliards. L'année suivante (2003), la subvention accordée à la FAF était de l'ordre de 10 milliards. En 2004, elle a connu une nette progression puisqu'elle a atteint les 55 milliards. Pour le dernier exercice (2005), le MJS a versé 16 milliards et demi. Le chiffre total des subventions reçues (selon le bureau fédéral) de 2002 à 2005 est de l'ordre de 94 milliards. L'organe dirigeant de la FAF cite « l'exemple des fédérations tunisienne et marocaine qui ont un budget annuel qui varie entre 8 et 10 millions de dollars US, tandis que la fédération saoudienne dispose d'un budget annuel de 20 millions de dollars US par an, qui double les années des éliminatoires de la coupe du monde ». En conclusion, le BF « regrette que le MJS ne puisse pas mettre en place un vrai partenariat entre la fédération et son administration sur la base d'un programme commun de développement et de refondation pourtant adopté par le Conseil interministériel, dans le strict respect des missions dévolues à chacun..., déplore vivement que le MJS n'ait pas tenu compte des observations et remarques de la FAF sur les dispositions des projets de décret d'application de la loi 04-10 et notamment celles en contradiction avec les statuts et règlements de la FIFA ». S'agissant de la prochaine assemblée générale élective de la FAF, prévue le 22 décembre 2005, le bureau fédéral souligne que « tous les candidats susceptibles de gérer la fédération pour le prochain mandat animent un débat fructueux, responsable et démocratique pour la poursuite de la refondation de notre football ». La course à la succession de Mohamed Raouraoua au poste de président de la FAF est ouverte.