La Banque mondiale classe l'Algérie parmi les quatorze pays à revenu intermédiaire qui ont élaboré des programmes pour rééquilibrer leurs sources d'énergie en investissant dans les projets d'énergies renouvelables à grande échelle. Cependant, cette institution de Bretton Woods rangeait —jusqu'ici — l'Algérie et la Libye, deux membres de l'OPEP, parmi les pays de la région MENA qui investissent moins dans l'énergie renouvelable. Une nouvelle cartographie des pays investissant dans les énergies renouvelables vient d'être établie par la Banque mondiale, à la veille de la tenue de la Conférence des parties à la convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques, prévue du 29 novembre au 10 décembre à Cancun (Mexique). Dans la région MENA, l'Algérie est concurrencée notamment par la Tunisie, le Maroc, l'Egypte et la Jordanie, considérée comme étant un leader des énergies renouvelables. Le pays a pour but de produire 7% de son électricité à partir des énergies renouvelables d'ici à 2015 et 10% en 2020. La réunion du Comité du fonds pour les technologies propres (FTC), tenue lundi dernier à Washington (Etats-Unis d'Amérique), a été donc l'occasion de faire le bilan des réalisations inscrites au terme d'une première série de projets d'énergies renouvelables engagés par certains pays. Le concours du FTC, un fonds géré par la Banque mondiale dans la réalisation de ces projets, est estimé à 2,4 milliards de dollars. La Banque mondiale a annoncé, en septembre dernier, qu'elle allouera à cinq pays de la région MENA, dont l'Algérie, une enveloppe de 5,5 milliards de dollars afin de financer des projets d'énergie solaire qui devraient être opérationnels à l'horizon 2015. Les pays concernés par le concours de la Banque mondiale sont l'Egypte, la Jordanie, le Maroc, la Tunisie et l'Algérie. Le but étant de générer, à l'horizon 2015, une capacité de production de 9000 mégawatts (MW). Pour le cas Algérie, le Fonds pour les technologies propres (encore dénommé Fonds d'investissements climatiques), cite, entre autres projets à l'actif du pays, les trois centrales solaires hybrides CSP (Concentrating Solar Power) de Naâma, Hassi R'mel et Meghaïr. La centrale électrique hybride de Hassi R'mel, dont la réception est prévue pour janvier 2011, est connectée au 5e plus important gisement gazier au monde et devrait produire une capacité électrique de 150 MW. Quant au projet de la centrale hybride solaire CSP/gaz combinée à Meghaïr, l'étude de faisabilité a été lancée en 2010 pour une centrale qui aura une capacité installée de 470 MW, dont 70 MW pour la partie solaire. Pour la centrale hybride de Naâma, des études d'identification de sites pour la production d'électricité à partir de l'énergie solaire dans le cadre du projet Empower ont été lancées. D'après les experts de la Banque mondiale, certains pays de la région MENA ont déjà accompli des avancées considérables en matière de développement des énergies renouvelables. Près du Golfe de Suez, l'Egyptien a mis en place un parc éolien d'une capacité de 1000 MW. Le pays ambitionne de porter à 20% à l'horizon 2020 la part de l'énergie renouvelable dans la production de l'électricité. Le Maroc est le pays le plus ambitieux dans la région MENA, d'après les estimations de l'institution de Bretton Woods. Le royaume chérifien envisage de porter la part de l'énergie solaire dans la production de l'électricité à 42% à l'horizon 2020. Le Maroc a déjà inauguré à Tanger la plus grande ferme éolienne en Afrique, dont le coût de réalisation est estimé à 250 millions d'euros, tandis que sa capacité est de 140 MW. Le gouvernement marocain prévoit un investissement supplémentaire de l'ordre de 2,8 milliards euros pour le développement de l'éolien, tandis qu'une autre enveloppe, d'une valeur de 7 milliards euros, sera consacrée au développement de l'énergie solaire. La Tunisie, elle, prévoit d'installer un parc éolien d'une capacité de 180 MW à la fin de l'année 2011. Le pays prévoit de commencer ses exportations vers l'Italie de l'électricité produite à partir de l'énergie renouvelable en 2018. L'Algérie se fixe comme objectif celui d'augmenter la part de ces dernières à 30% d'ici à 2030-2040. Le pays ne produit actuellement que 6% de son électricité à partir de sources d'énergies renouvelables, alors qu'il dispose d'un gisement solaire important.