La prise en charge des malades cancéreux en assurant la disponibilité des médicaments, l'ouverture de nouveaux centres de lutte anticancer à travers le pays, l'acquisition d'appareils de radiothérapie et la formation d'un personnel spécialisé sont les principales actions consacrées par le nouveau plan national de lutte contre le cancer 2010-2020 présenté hier à l'APN par le ministre de la Santé, Djamel Ould Abbès. Après avoir donné un aperçu catastrophique sur l'état de la prise en charge de cette catégorie de malades, le ministre de la Santé a tenu à souligner toutes les insuffisances qui sont aujourd'hui, à ses yeux, une priorité du secteur, voire du gouvernement. Il a félicité, au passage, les députés qui ont réussi à introduire un article dans la loi de finances 2011 pour la création d'un fonds pour la prévention et le dépistage précoce du cancer. Un fonds estimé à 35 milliards de dinars, a-t-il souligné. Ce plan cancer, qui est encore au stade d'une proposition et qui va être sanctionné par décret, se veut, selon le ministre, une arme pour une véritable lutte contre le cancer en Algérie. L'intensification des efforts pour la lutte contre cette maladie se fera, a-t-il ajouté, par la création de nouveaux centres de lutte contre le cancer (CAC), l'acquisition de nouveaux équipements, dont 57 appareils de radiothérapie, dans un délai de deux ans maximum. Ce qui constitue pour «la radiothérapie un véritable goulot d'étranglement dans la prise en charge de cette maladie», a-t-il précisé. Un problème qui sera résolu grâce à l'installation de l'Institut algérien de cancer cofinancé par l'AIEA et qui permettra de former des spécialistes en la matière. Le plan en question prévoit plusieurs actions visant à mieux maîtriser la prise en charge des malades telles que les campagnes de prévention et de dépistage. «A travers cette prévention, il y a lieu de lutter aussi contre les inégalités et permettre l'accès aux soins pour toute la population», a-t-il dit. Ce que les spécialistes ont de tout temps revendiqué, lesquels souhaitent aussi que ce plan soit appuyé par des textes de lois et appliqué sur le terrain. A travers ce plan élaboré par les services du ministère de la Santé, en collaboration avec certains praticiens, Djamel Ould Abbès entend régler définitivement le problème des cancéreux dont certains attendent actuellement un rendez-vous de radiothérapie ou simplement pour une consultation. En attendant la réception des sept nouveaux centres de lutte anticancer (CAC), prévus en 2012, l'acquisition des 57 réacteurs, l'installation des 48 physiciens en formation et combler le déficit de 90 108 médecins spécialistes, les 250 000 cancéreux, dont la plupart on été tardivement pris en charge, risquent de ne pas voir l'ombre de toutes ces mesures. L'espoir est toujours permis, ne serait-ce que pour les prochaines victimes de cette maladie…